
Le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 avril 2025. Photo Saul LOEB/AFP
Les États-Unis s’apprêtent à proposer à l’Arabie saoudite un contrat d’armement d’une valeur de plus de 100 milliards de dollars, une annonce qui pourrait être faite lors de la visite de Donald Trump dans le royaume, en mai, selon des sources proches du dossier rapportées par Reuters.
Cette initiative survient après que l'administration Biden ait échoué à conclure un pacte de défense avec Riyad dans le cadre d'un accord plus global, visant à établir une normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et Israël. La proposition de l'ex-président démocrate prévoyait l'accès à des armements américains de pointe, en contrepartie de l'arrêt des achats d'armements chinois et de la limitation des investissements de Pékin dans le royaume.
Lors de son premier mandat, Donald Trump s’était félicité des ventes d’armements à l’Arabie saoudite, les présentant comme un atout pour l’emploi aux États-Unis.
Lockheed Martin Corp, entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité, pourrait fournir une gamme de systèmes d’armement avancés, incluant des avions de transport C-130, des missiles et des radars. Parallèlement, RTX Corp, anciennement Raytheon Technologies, devrait jouer un rôle clé dans ce contrat, aux côtés d’autres poids lourds de l’industrie de la défense américaine tels que Boeing Co, Northrop Grumman Corp et General Atomics, ont précisé des sources ayant requis l’anonymat. Lockheed Martin, RTX, Northrop et General Atomics se sont abstenus de tout commentaire. Boeing n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de réaction.
Reuters n’a pas été en mesure de déterminer dans l’immédiat le nombre exact de nouveaux accords proposés. Selon deux sources, plusieurs contrats sont en préparation depuis un certain temps. Le royaume aurait sollicité dès 2018 des informations sur les drones de General Atomics et au cours des douze derniers mois, un contrat d’environ 20 milliards de dollars portant sur des drones de type MQ-9B SeaGuardian, ainsi que d’autres appareils.
Trois sources ont indiqué que plusieurs dirigeants de l’industrie de la défense envisagaient de se rendre dans la région dans le cadre de la délégation.
Les États-Unis fournissent des armes à l’Arabie saoudite depuis de nombreuses années. En 2017, Donald Trump avait proposé environ 110 milliards de dollars de ventes à Riyad. Cependant, dès 2018, seuls 14,5 milliards de dollars d’accords avaient été lancés, et le Congrès avait commencé à remettre en question ces ventes à la suite de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
En 2021, sous l’administration Biden, le Congrès avait imposé une interdiction des ventes d’armes offensives à l’Arabie saoudite, en réponse à l’affaire Khashoggi et dans le but de pousser le royaume à mettre fin à la guerre au Yémen, qui avait causé un lourd bilan civil. La législation américaine prévoit que les ventes d’armement de grande envergure à l’international doivent être soumises à l’examen du Congrès avant d’être finalisées.
Israël, détenteur de « l’avantage militaire qualitatif »
L’administration Biden a commencé à moduler sa position envers Riyad en 2022, après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé l’approvisionnement énergétique mondial. L’interdiction des ventes d’armements offensifs a été levée en 2024, alors que Washington resserrait ses liens avec l’Arabie saoudite après l’attaque du Hamas du 7 octobre, pour élaborer un plan pour l’après-guerre à Gaza.
Un éventuel contrat portant sur des avions F-35 de Lockheed, que le royaume convoite depuis plusieurs années, pourrait être abordé lors de la visite, ont indiqué trois sources, tout en relativisant toutefois les chances qu’un tel accord soit signé à cette occasion.
Les États-Unis garantissent que leur allié proche, Israël, bénéficie d’armements américains plus avancés que ceux livrés aux États arabes, préservant ainsi ce que Washington appelle « l’avantage militaire qualitatif » (QME) dans la région. Israël est désormais équipé de F-35 depuis neuf ans, avec plusieurs escadrons déjà opérationnels.
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