
Le chef du Parti national libéral (PNL), Camille Dory Chamoun. Photo tirée de sa page Facebook
Durant un podcast de la chaîne locale al-Jadeed, le député Camille Chamoun, président du Parti national libéral (PNL), a répondu à des questions sur la guerre civile libanaise (1975-1990), qui a commencé il y a 50 ans, faisant des révélations sur son rôle personnel et le rôle de son parti durant ce conflit. Le PNL, comme nombre de partis dits chrétiens de l’époque, était engagé dans des combats contre les milices palestiniennes puis contre l’armée syrienne.
Interrogé sur la fourniture d’armes par Israël au PNL et à d’autres partis durant la guerre, M. Chamoun a tenu à préciser que « ces armes ont été achetées et non fournies gratuitement, elles ont toutes été payées ». Justifiant cela par le fait qu’elles étaient « moins chères » à l’époque, le député a nié qu’il se soit agi d’armes sophistiquées, affirmant qu’elles servaient juste « à nous permettre de tenir ». Dans la conversation, le député a estimé que son parti avait « bien moins de moyens que les factions palestiniennes à l’époque ». M. Chamoun a souligné qu’ « au début de la guerre, nous avons acheté des armes localement, parfois même de certains Palestiniens qui en avaient en stock ». « Plus tard, à la suite de la division de l’armée, nous avons profité des armes dans certaines casernes dans nos régions, comme d’autres en ont profité dans d’autres régions », a-t-il dit.
Camille Chamoun a par ailleurs nié avoir jamais mis les pieds en Israël ou avoir suivi un entraînement militaire dans ce pays qui est en état de guerre avec le Liban. Interrogé sur la normalisation avec Israël, le député a affirmé que la priorité serait d’être en état de paix avec le pays voisin du Sud, car le prix de la guerre est payé par le Liban et non par Israël. La normalisation serait possible « suivant certaines conditions et si tous les autres pays arabes y sont engagés », a-t-il ajouté.
Prié par son interlocuteur de commenter les accusations d’autres Libanais concernant des « crimes de guerre commis à l’encontre des Palestiniens, à l’instar des Kataëb et des Forces libanaises (les autres partis chrétiens, ndlr) », M. Chamoun a estimé que « c’est un honneur de défendre son pays, ce sont les combats au profit des autres puissances qui devraient être considérés comme une honte ». Il semblait ainsi faire référence au Hezbollah, que ses détracteurs, comme M. Chamoun lui-même, accusent d’être à la solde de l’Iran et d’avoir entraîné le Liban dans des conflits avec Israël à la demande de Téhéran.
Le député a par ailleurs salué « cet esprit de résistance » qui a permis de garder « l’identité libanaise » même face à l’influence iranienne ces dernières années. « Cet esprit de résistance a ouvert la voie aujourd’hui à cet intérêt mondial envers le Liban pour le relever de la crise dans laquelle il se débat », a-t-il souligné.
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