La commissaire européenne à l'Elargissement Marta Kos a appelé samedi « tout le monde » à la retenue en Serbie, pays marqué depuis des mois par des manifestations contre la corruption, menées par des étudiants. « Je suis de près la situation en Serbie et appelle tout le monde à ne pas alimenter davantage les tensions », a écrit Mme Kos sur X. « Afin de sortir de l'impasse politique et de mettre fin aux divisions de la société, la Serbie doit intensifier ses efforts pour lutter contre la corruption et faire avancer les réformes pour un Etat de droit », a-t-elle ajouté. La commissaire a souligné que ces réformes étaient « essentielles » en vue de l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne (UE).

Le pays des Balkans est secoué depuis novembre par une vague de manifestations après la mort de 16 personnes dans l'effondrement du toit en béton de la gare ferroviaire de Novi Sad, qui venait d'être rénovée. Marta Kos s'est également dite « préoccupée par le fait que des poursuites pénales soient envisagées à l'encontre du recteur de l'Université de Belgrade ». Ce dernier, Vladan Djokic, qui a exprimé son soutien envers ses étudiants, a été entendu par la police la semaine passée dans la capitale serbe.

A l'origine du mouvement de contestation, des étudiants bloquent par ailleurs depuis mardi les médias publics audiovisuels RTS à Belgrade et RTV à Novi Sad. Ils les accusent de passer sous silence leurs manifestations, réclament une ligne éditoriale plus équilibrée et appellent à une élection transparente de l'organisme de surveillance des médias. « Les médias publics ont la responsabilité d'agir dans l'intérêt général et de donner la parole à toutes les parties légitimes », a rappelé sur X Marta Kos.

La commissaire à l'Elargissement avait affirmé mercredi que les attentes de l'UE vis-à-vis de la Serbie étaient « quasiment les mêmes » que ce que réclament les manifestants, dont le « respect de l'Etat de droit » et la « lutte contre la corruption ».