Dar el-Fatwa, la plus haute instance sunnite du Liban, a appelé samedi à l'issue d'une réunion de son Conseil islamique chérié à « accorder à Beyrouth, l’attention qu’elle mérite », et à en préserver « l’unité, l’identité et la diversité » lors des futures élections municipales, prévues le 18 mai dans la capitale. Une prise de position exprimée après l’annonce mercredi par le leader du Courant du Futur, Saad Hariri, qui était un des fers de lance de la communauté sunnite avant de se retirer de la scène politique en 2022, qu’il ne participerait pas au scrutin.

« Le Conseil islamique chérié souligne l'importance d'accorder à la ville de Beyrouth, la capitale, l'attention qu'elle mérite lors de l'élection de son conseil municipal, de préserver son unité, son symbolisme, son rôle, son identité, sa diversité et son statut national, et de respecter les dispositions de la Constitution, en adoptant des listes de candidats qui préservent la coexistence », a souligné l’institution, rappelant que « Beyrouth est la capitale de l'union nationale et de la coexistence ».

Les propos de Dar el Fatwa ont été publiés dans un communiqué repris par l'Agence nationale d’information (ANI, officielle) à l’issue de la réunion périodique de l’institution présidée par le mufti de la République, Abdel Latif Derian.

Depuis que le chef du courant du Futur, Saad Hariri a suspendu son activité politique, et alors qu’il a annoncé mercredi qu’il ne participerait pas au scrutin de mai, la parité islamo-chrétienne n’est plus garantie à Beyrouth. D’où l’appel de Dar el Fatwa au respect de la coexistence lors des prochaines municipales. Et ce d’autant que le scrutin municipal ne se déroule pas selon le principe des quotas confessionnels pratiqué lors des législatives.

Le Conseil n’a pas manqué de saluer l’organisation des élections municipales sur l’ensemble du territoire national afin de rétablir le rôle des municipalités dans le développement local, et la participation de tous les Libanais au processus démocratique. Il a insisté sur la nécessité de veiller à la transparence du scrutin et à la coexistence entre les populations dans toutes les régions. Il a enfin rappelé que l’union nationale était le seul moyen de faire face aux attaques israéliennes contre le Liban et les Libanais, et à la non-application des résolutions internationales, notamment de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU.