Des partisans du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, lors d'une manifestation près de la prison de Marmara et du tribunal d'Istanbul, le 11 avril 2025. REUTERS/Umit Bektas
La justice turque examine vendredi le cas d'environ 200 personnes, dont de nombreux étudiants et huit journalistes, accusées d'avoir participé aux manifestations interdites qui ont suivi l'arrestation mi-mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.
Le parvis du tribunal d'Istanbul, où se déroulent les deux audiences, grouillait vendredi matin d'agitation, entre étudiants venus soutenir leurs camarades, parents inquiets et fort dispositif policier, a rapporté une journaliste AFP. « Nous voulons la justice pour nos enfants ! Nos enfants doivent être sur les bancs des universités, pas en prison ! », s'est indigné Avni Gundogdu, co-fondateur d'un réseau de solidarité entre parents.
A l'intérieur du bâtiment, deux cours examinent le cas de 189 accusés, mis principalement en examen pour avoir participé à des manifestations non-autorisées survenues après l'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan.
Parmi eux se trouvent de nombreux étudiants et huit reporters, dont un photojournaliste de l'AFP. Initialement, ils étaient jugés au même titre que les 182 autres accusés, le parquet estimant incertain qu'ils se trouvaient aux manifestations en tant que journalistes. « Les journalistes couvrent les manifestations, ils sont payés pour ça, ils étaient bien là en qualité de journalistes ! », a plaidé leur avocat, Veysel Ok, obtenant finalement le renvoi de leur cas dans une audience séparée, sans date précise pour le moment.
Certains accusés sont aussi poursuivis pour port d'armes, dissimulation de leur visage ou encore incitation à commettre un délit, via des messages postés sur les réseaux sociaux encourageant à aller manifester.
Les autorités turques, confrontées à une fronde d'une ampleur inédite depuis le grand mouvement de Gezi parti de la place Taksim en 2013, avaient interdit temporairement toute manifestation à Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes du pays, après l'arrestation de M. Imamoglu. Au total, 819 personnes sont poursuivies dans le cadre de ces manifestations, a indiqué début avril le parquet d'Istanbul.
L'ONG Human Rights Watch a dénoncé dans un communiqué l' »absence flagrante de preuves » dans les cas examinés vendredi. « L'objectif de ces procès précipités est d'envoyer un avertissement contre l'exercice du droit à manifester pacifiquement et la liberté d'expression », estime Hugh Williamson, directeur pour l'Europe et l'Asie centrale.
Les grandes manifestations de la première semaine, où des Turcs de tous les âges descendaient chaque soir dans les rues de dizaines de villes, ont connu un coup de frein avec les fêtes de fin du ramadan. La contestation a repris depuis une semaine et demi, mais elle concerne désormais surtout les étudiants des universités d'Istanbul et d'Ankara et, depuis quelques jours, les lycéens de dizaines d'établissements à travers le pays.
La justice turque examine vendredi le cas d'environ 200 personnes, dont de nombreux étudiants et huit journalistes, accusées d'avoir participé aux manifestations interdites qui ont suivi l'arrestation mi-mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu. Le parvis du tribunal d'Istanbul, où se déroulent les deux audiences, grouillait vendredi matin d'agitation, entre étudiants venus soutenir leurs camarades, parents inquiets et fort dispositif policier, a rapporté une journaliste AFP. « Nous voulons la justice pour nos enfants ! Nos enfants doivent être sur les bancs des universités, pas en prison ! », s'est indigné Avni Gundogdu, co-fondateur d'un réseau de solidarité entre parents.A l'intérieur du bâtiment, deux cours examinent le cas de 189 accusés, mis principalement en examen pour avoir participé à des...
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