Un secouriste ukrainien fume pendant sa pause sur le site d'une attaque de missiles à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, le 13 avril 2025, en pleine invasion russe de l'Ukraine. Photo : Roman Pilipey / AFP
La Russie a fait savoir jeudi qu'elle considérerait toute frappe sur des cibles russes avec des missiles allemands Taurus comme une « participation directe » de l'Allemagne au conflit en Ukraine, alors que Berlin réfléchit à fournir cette arme longue portée à Kiev. « Une frappe avec ces missiles contre des installations russes (...) sera considérée comme une participation directe de l'Allemagne aux hostilités au côté du régime de Kiev, avec toutes les conséquences que cela implique », a mis en garde la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes. Selon elle, « le tir réel de ces missiles de croisière est impossible sans l'assistance directe des militaires de la Bundeswehr », l'armée allemande.
Le Kremlin avait déjà dénoncé lundi un risque d' »escalade » si l'Allemagne venait à fournir des Taurus à l'Ukraine. Moscou réagissait aux propos du futur chancelier Friedrich Merz, qui s'est dit le week-end dernier ouvert à une telle livraison, « en accord avec les partenaires européens », rompant ainsi avec la ligne de l'actuel chef du gouvernement allemand, le social-démocrate Olaf Scholz, qui s'y était toujours refusé.
Le dirigeant conservateur a ainsi relancé le débat en Allemagne, où conservateurs (CDU) et sociaux-démocrates (SPD) viennent de conclure un accord de coalition stipulant un soutien « complet » à Kiev. Cet accord n'a toutefois pas effacé les divergences de vue entre les deux camps sur la question des missiles Taurus. « Nous avons toujours été contre » la livraison, a affirmé mercredi Matthias Miersch, secrétaire général du SPD, reprenant les arguments d'Olaf Scholz de ne « pas contribuer à une escalade » ni « devenir une partie au conflit ».
Ce sont « des raisons qui ont conduit au fait que nous n'avons pas livré les Taurus. Et je suppose que cela restera ainsi », a-t-il encore dit, soulignant que conservateurs et sociaux-démocrates prendraient une décision ensemble.
Tiraillements en Allemagne
Le ministre (SPD) sortant de la Défense Boris Pistorius, pressenti pour être reconduit, s'est lui aussi montré réservé. « Il y a de bons arguments pour la livraison et l'utilisation de Taurus. Et il y a beaucoup d'arguments, de bons arguments, contre », a-t-il dit lundi lors d'une réunion publique de son parti, niant avoir « toujours été un partisan secret d'une livraison ». La « coordination » avec les autres pays européens évoquée par M. Merz « est aussi une chose délicate » car « aucun partenaire européen » n'a « un tel système », a-t-il ajouté. Le missile de croisière Taurus est un sujet sensible car il a une portée d'au moins 500 km, supérieure à celle des missiles balistiques américains Atacms et des missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow / Scalp dont dispose déjà l'Ukraine.
Ils permettraient à Kiev de pouvoir frapper des cibles bien en profondeur sur le territoire ukrainien. Des officiers de haut rang de l'armée allemande ont aussi évoqué dans le passé, dans des conservations secrètes ayant fuitées via des médias pro-russes, la possibilité pour l'Ukraine avec ces missiles de pouvoir détruire l'emblématique pont de Kertch reliant la Russie à la péninsule de Crimée annexée en 2014, d'intérêt stratégique pour Moscou.
La Russie avait déjà menacé les Occidentaux lorsqu'ils avaient fourni à Kiev des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow. Après que Kiev a utilisé ces armes contre le territoire russe, Moscou avait répondu en tirant contre une importante usine militaire ukrainienne un missile balistique Orechnik, présenté par Moscou comme hypersonique et expérimental.
La Russie a fait savoir jeudi qu'elle considérerait toute frappe sur des cibles russes avec des missiles allemands Taurus comme une « participation directe » de l'Allemagne au conflit en Ukraine, alors que Berlin réfléchit à fournir cette arme longue portée à Kiev. « Une frappe avec ces missiles contre des installations russes (...) sera considérée comme une participation directe de l'Allemagne aux hostilités au côté du régime de Kiev, avec toutes les conséquences que cela implique », a mis en garde la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes. Selon elle, « le tir réel de ces missiles de croisière est impossible sans l'assistance directe des militaires de la Bundeswehr », l'armée allemande.Le Kremlin avait déjà dénoncé lundi un risque d'...
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