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Dernières Infos - Liban

Sit-in des enseignants contractuels du secteur public devant le ministère de l'Éducation

Les enseignants contractuels de l’enseignement de public ont organisé jeudi un sit-in devant le ministère de l’Éducation pour protester contre la suppression du forfait de productivité de 375 dollars par mois durant la période estivale. Cette aide permet aux enseignants du secteur public de toucher un revenu minimal durant les vacances d'été, période durant laquelle ils ne perçoivent aucun salaire.

Cette décision, prise par la ministre de l’Éducation Rima Karamé en concertation avec le gouvernement, a été vécue comme une « trahison » par les enseignants, venus de plusieurs régions du Liban pour protester devant le ministère, à Beyrouth.

La présidente de la commission active des enseignants du secteur public, Nesrine Chahine, s'est exprimée pour dénoncer cette politique qu’elle juge « destructrice ». « Nous sommes venus aujourd’hui pour défendre la dignité de l’école publique, de ses enseignants, de ses élèves et de leurs familles. Nous sommes venus dire que le silence, la soumission et l’humiliation ne seront plus notre réponse », a-t-elle dénoncé.

Et d’ajouter : « Ceux qui coulent le secteur éducatif ne peuvent pas prétendre sauver le pays. Comment peut-on parler de réforme en prenant l’argent dans les poches les plus pauvres ? »

« Pas une livre n'est entrée dans nos poches »

Face à cette situation, les enseignants dénoncent également le non-versement de leurs salaires malgré l’augmentation annoncée du taux horaire à 8,2 dollars. « Jusqu’à présent, pas une livre n’est entrée dans la poche des enseignants. On nous parle de crédits, mais rien ne nous parvient. Nous travaillons, nous enseignons, et nous sommes toujours sans ressources », s’indigne Mme Chahine.

Les revendications portées sont nombreuses et s’inscrivent dans une volonté de réformer structurellement le statut des enseignants contractuels. Ils réclament en priorité le rétablissement immédiat du forfait estival sous forme d’aide sociale, supprimé sans préavis. Ils demandent également une loi de titularisation ou de contractualisation à plein temps, pour mettre fin à la précarité chronique qui mine le moral et la stabilité de milliers d’enseignants.

Par ailleurs, ils appellent à une révision équitable de la grille des salaires, notamment en réduisant l’écart entre les enseignants du primaire et du secondaire, ainsi qu’au paiement intégral des heures de surveillance, aujourd’hui rémunérées à moitié. Ils exigent également le versement immédiat de la prime de 90 dollars promise à 3 000 enseignants pour l’année scolaire 2020-2021, mais jamais honorée.

La question des frais de transport n’est pas oubliée : ils demandent que l’indemnité soit versée pour chaque jour effectivement travaillé, et non trois jours par semaine comme c’est le cas actuellement. À cela s’ajoute une demande pressante pour une couverture santé décente, ainsi que le transfert régulier des fonds vers les caisses des écoles publiques, aujourd’hui à sec, afin d’assurer leur fonctionnement et de permettre le paiement des salaires.

Enfin, les enseignants insistent sur la nécessité de compenser les jours d’interruption forcée dus à des événements indépendants de leur volonté, en appliquant le principe du contrat complet qui garantit un minimum de stabilité.

« Nous nous battons pour que notre conscience reste vivante, pour que notre humanité et notre dignité survivent », a conclu Mme Chahine avec émotion, affirmant que la grève se poursuivra tant que leurs droits ne seront pas rétablis.

Les enseignants contractuels de l’enseignement de public ont organisé jeudi un sit-in devant le ministère de l’Éducation pour protester contre la suppression du forfait de productivité de 375 dollars par mois durant la période estivale. Cette aide permet aux enseignants du secteur public de toucher un revenu minimal durant les vacances d'été, période durant laquelle ils ne perçoivent aucun salaire. Cette décision, prise par la ministre de l’Éducation Rima Karamé en concertation avec le gouvernement, a été vécue comme une « trahison » par les enseignants, venus de plusieurs régions du Liban pour protester devant le ministère, à Beyrouth.La présidente de la commission active des enseignants du secteur public, Nesrine Chahine, s'est exprimée pour dénoncer cette politique qu’elle juge...