Une femme soudanaise accompagnée d’enfants dans un camp de déplacés à Port-Soudan, le 15 avril 2025. Ebrahim HAMID / AFP
Au moins 8.000 personnes ont été portées disparues en 2024 durant la guerre au Soudan, a déclaré mercredi un responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en soulignant qu'il ne s'agissait là que de la « partie émergée de l'iceberg ». « Ce ne sont que les cas que nous avons recensés directement », a affirmé dans une interview à l'AFP à Port-Soudan (est) Daniel O'Malley, chef de la délégation du CICR au Soudan. « Nous savons qu'il ne s'agit que d'un faible pourcentage --la partie émergée de l'iceberg-- de l'ensemble des cas de disparition », a-t-il ajouté.
La guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée régulière commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, son ancien adjoint. Elle a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et plongé dans la famine une partie de ce pays d'Afrique de l'Est.
Alors que la guerre est entrée mardi dans sa troisième année, M. O'Malley a déclaré que le CICR s'efforçait non seulement de retrouver les disparus, mais aussi de renforcer les capacités médico-légales afin d'aider à identifier les victimes et garantir qu'elles soient enterrées « dans la dignité ». Il a souligné que pour les familles des disparus, la douleur de ne pas connaître leur sort pourrait rester une « blessure ouverte ».
Après la perte de Khartoum, les paramilitaires ont concentré ces dernières semaines leurs attaques au Darfour (ouest) pour tenter de s'emparer d'El-Facher, la dernière capitale provinciale de cette vaste région à leur échapper.
Dimanche, les FSR qui contrôlent presque totalement le Darfour, ont annoncé avoir pris le camp de Zamzam, proche d'El-Facher, où vivaient plus de 500.000 déplacés frappés par la famine, lors d'un assaut qui a fait plus de 400 morts selon l'ONU. « Nous sommes profondément préoccupés par ce qui se passe à El-Facher », a déclaré M. O'Malley, exhortant les belligérants à garantir « un passage sûr pour une sortie des civils ».
Violences sexuelles
Il a également fait état de violences sexuelles généralisées et systématiques dans le conflit soudanais, des cas qui sont selon lui « plus nombreux que ceux observés dans d'autres conflits ». « Nous constatons des cas de violences sexuelles, bien sûr, chez des femmes, mais aussi chez de très jeunes enfants et même chez des hommes », a déclaré M. O'Malley.
Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, et l'ONU ont accusé les combattants de FSR d'utiliser la violence sexuelle, notamment le viol, l'esclavage sexuel et les mariages forcés, comme arme de guerre. Les FSR ont rejeté ces accusations.
L'armée du général Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, contrôle le nord et l'est su Soudan, tandis que les paramilitaires dominent le sud et l'ouest du pays. Mercredi, l'ONU a dit être très inquiète du risque de « fragmentation » du Soudan, au lendemain de l'annonce de la mise en place d'un gouvernement rival par les paramilitaires.
Au moins 8.000 personnes ont été portées disparues en 2024 durant la guerre au Soudan, a déclaré mercredi un responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en soulignant qu'il ne s'agissait là que de la « partie émergée de l'iceberg ». « Ce ne sont que les cas que nous avons recensés directement », a affirmé dans une interview à l'AFP à Port-Soudan (est) Daniel O'Malley, chef de la délégation du CICR au Soudan. « Nous savons qu'il ne s'agit que d'un faible pourcentage --la partie émergée de l'iceberg-- de l'ensemble des cas de disparition », a-t-il ajouté.La guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée régulière commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, son ancien...
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