
Le capitole à Washigton. Photo d'illustration/AFP
Les États-Unis ont annoncé, mercredi, de nouvelles sanctions visant les exportations de pétrole iraniennes, notamment contre une « raffinerie indépendante » basée en Chine, alors que l'administration du président Donald Trump cherche à intensifier la pression sur Téhéran.
Dans un communiqué, le département du Trésor américain a indiqué que cette décision visait à accroître la pression sur les importateurs chinois de pétrole iranien, alors que Donald Trump tente de rétablir sa campagne de « pression maximale » contre l’Iran, incluant des efforts pour réduire à zéro les exportations pétrolières du pays.
Cette mesure intervient alors que l’administration Trump a relancé les négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire, avec des pourparlers à Oman et un second round attendu à Rome ce week-end.
Le Trésor a précisé avoir imposé des sanctions contre une raffinerie chinoise indépendante, qualifiée de « raffinerie théière », accusée d’avoir acheté pour plus d’un milliard de dollars de pétrole brut iranien.
Washington a également imposé de nouvelles sanctions à plusieurs entreprises et navires qu’il accuse d’avoir facilité les expéditions de pétrole iranien vers la Chine, dans le cadre de ce qu’il appelle la « flotte fantôme » iranienne.
La mission iranienne auprès des Nations unies à New York et l’ambassade de Chine à Washington n’ont pas immédiatement réagi aux demandes de commentaires.
La Chine ne reconnaît pas les sanctions américaines et reste le plus grand importateur de pétrole iranien. Pékin et Téhéran ont mis en place un système d’échange basé principalement sur le yuan chinois et un réseau d’intermédiaires, contournant ainsi le dollar et les régulateurs américains.
« Toute raffinerie, entreprise ou courtier qui choisit d’acheter du pétrole iranien ou de faciliter son commerce s’expose à de sérieux risques », a déclaré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, dans le communiqué.
Directives pour le transport maritime
Le Trésor a également mis à jour ses directives à l’intention des acteurs du transport maritime sur la manière de «détecter et limiter les tentatives d’évasion des sanctions pétrolières iraniennes», avertissant notamment que l’Iran s’appuie sur une vaste flotte fantôme pour dissimuler ses exportations.
Le Trésor a précisé qu’il s’agissait du sixième train de sanctions visant les ventes de pétrole iranien depuis que Trump a relancé sa campagne de « pression maximale », avec pour objectif de ramener ses exportations à zéro afin d’empêcher Téhéran de développer une arme nucléaire.
Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances mondiales, qui imposait des limites strictes à l’enrichissement de l’uranium en échange d’un allègement des sanctions. Trump avait ensuite réimposé des sanctions américaines très étendues.
Depuis, l’Iran a largement dépassé les limites imposées par cet accord en matière d’enrichissement de l’uranium.
Les puissances occidentales accusent Téhéran de vouloir secrètement se doter de la capacité de fabriquer des armes nucléaires en enrichissant de l’uranium à un niveau de pureté fissile bien supérieur à celui requis pour un usage civil. L’Iran affirme pour sa part que son programme nucléaire est exclusivement destiné à la production d’énergie.
« Toutes les sanctions seront pleinement appliquées dans le cadre de la campagne de pression maximale menée par l’administration Trump contre l’Iran », a déclaré la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce, dans un communiqué distinct mercredi. « Tant que l’Iran cherchera à générer des revenus pétroliers pour financer ses activités déstabilisatrices, les États-Unis tiendront l’Iran, ainsi que tous ses partenaires dans l’évasion des sanctions, pour responsables. »
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