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Guerre commerciale: 47 usines chimiques menacées en France, 200 à 350 dans l'UE, selon France Chimie

Guerre commerciale: 47 usines chimiques menacées en France, 200 à 350 dans l'UE, selon France Chimie

L'usine de produits chimiques Vencorex à Pont-de-Claix, dans les Alpes françaises, en redressement judiciaire et dont le sort inquiète les élus locaux et les industriels du secteur, selon le syndicat CGT, le 12 mars 2025. Photo AFP/OLIVIER CHASSIGNOLE

L'industrie chimique européenne, qui va des produits parapétroliers à la pharmacie, est prise « en étau » entre les Etats-Unis et la Chine, et risque de perdre « 47 sites » en France et « 200 à 350 » dans toute l'Union Européenne si un « plan d'urgence » n'est pas lancé, a alerté mercredi France Chimie.

Selon l'industrie chimique française, le contexte de conflit commercial pourrait « amplifier » la tentation du dumping, c'est-à-dire la baisse des prix, voire la vente à perte, pour trouver de nouveaux débouchés aux marchandises freinées par les nouvelles taxes douanières imposées aux Etats-Unis et en Chine. Avec à la clé, le risque que des flux massifs de marchandises d'autres régions du monde soient redirigés vers l'Union européenne.

Cela contraindrait l'Europe à fermer ses usines les moins compétitives ne pouvant s'aligner sur les baisses de tarifs, a expliqué à la presse Frédéric Gauchet, président de France Chimie en marge de l'assemblée générale de son association qui représente les 4.000 entreprises françaises du secteur.

La « guerre commerciale » en cours est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour la chimie européenne, déjà très fragilisée par les « surcapacités mondiales », les « coûts de l'énergie » plus élevés en Europe, la « charge réglementaire » et une « fiscalité défavorable », a-t-il dit. « Nous craignons une Europe de la chimie encore plus affaiblie » et nous attendons « un nouveau recul du chiffre d'affaires » de la chimie française pour 2025, a ajouté M. Gauchet.

L'association évalue « entre 150.000 et 200.000 » le nombre d'emplois menacés dans la chimie à l'échelle européenne, dont 15 à 20.000 en France. C'est surtout l'industrie « amont » des produits chimiques de base qui est menacée en Europe. « Il est possible qu'il n'y ait plus du tout de production d'acide nitrique en Europe si on ne fait rien », a ainsi estimé M. Gauchet.

« La Chine ayant beaucoup investi dans des usines ultra-modernes avec des coûts d'exploitation inférieurs à ceux de l'Europe, et profitant de la guerre Russie-Ukraine pour s'approvisionner en matières premières pas chères, fait du dumping », a-t-il expliqué. Mais le dumping « existe partout », a-t-il fait valoir en se basant sur les diverses procédures antidumping ouvertes par Bruxelles: sur le plastique PVC, il est pratiqué par les Etats-Unis et l'Egypte, a fait valoir le dirigeant.

Selon les calculs de l'association, 10 à 20 milliards d'euros de produits exportés par la Chine pourraient inonder l'Union européenne -qui n'applique que 3% de droits de douane sur les produits chimiques- et 5 à 10 milliards de produits « made in America ».



L'industrie chimique européenne, qui va des produits parapétroliers à la pharmacie, est prise « en étau » entre les Etats-Unis et la Chine, et risque de perdre « 47 sites » en France et « 200 à 350 » dans toute l'Union Européenne si un « plan d'urgence » n'est pas lancé, a alerté mercredi France Chimie.Selon l'industrie chimique française, le contexte de conflit commercial pourrait « amplifier » la tentation du dumping, c'est-à-dire la baisse des prix, voire la vente à perte, pour trouver de nouveaux débouchés aux marchandises freinées par les nouvelles taxes douanières imposées aux Etats-Unis et en Chine. Avec à la clé, le risque que des flux massifs de marchandises d'autres régions du monde soient redirigés vers l'Union européenne.Cela contraindrait l'Europe à fermer ses usines les moins...