Des soldats de la paix des Nations unies conduisent des véhicules de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) devant des bâtiments détruits lors d'une patrouille dans le village de Kfar Kila, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 6 avril 2025. AFP ou concédants de licence Kfar Kila (AFP) RABIH DAHER
Le Bureau de la gestion et du budget (OMB) de la Maison Blanche a proposé de supprimer le financement des missions de maintien de la paix des Nations unies, évoquant des « échecs » des opérations des Casques bleus, notamment au Liban, au Mali et en République démocratique du Congo, selon des documents de planification internes consultés par Reuters.
Washington est le plus grand contributeur de l'ONU – avec la Chine en deuxième position – représentant 22 % du budget régulier de base de 3,7 milliards de dollars de l’ONU et 27 % du budget de maintien de la paix de 5,6 milliards de dollars. Ces paiements sont obligatoires.
Les réductions proposées pour le maintien de la paix figurent dans ce que l’on appelle le « Passback », la réponse de l'OMB aux demandes de financement du Département d'État pour le prochain exercice fiscal, qui commence le 1er octobre. Le plan global prévoit de réduire d’environ de moitié le budget du Département d'État. Le nouveau budget doit être approuvé par le Congrès, et les parlementaires pourraient décider de rétablir tout ou partie du financement que l'administration propose de couper.
Le Département d'État devait répondre à la proposition de l’OMB mardi. Lors du premier mandat du président américain Donald Trump, il avait proposé de réduire d’environ un tiers les budgets de la diplomatie et de l’aide. Mais le Congrès, qui fixe le budget du gouvernement fédéral, avait rejeté cette proposition. « Il n’y a pas de plan final, pas de budget final », a déclaré mardi la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, lorsqu’on l’a interrogée sur les propositions de l’OMB.
L’OMB a proposé de mettre fin aux Contributions aux activités de Maintien de la paix internationale (la CIPA, en anglais). « Par exemple, le Passback ne prévoit aucun financement pour la CIPA, mettant fin aux contributions au maintien de la paix internationale en raison des échecs récents des missions de maintien de la paix, comme celles de la Minusma, de la Finul et de la Monusco, ainsi que du niveau excessivement élevé des contributions », selon un extrait du Passback.
Retards de paiement des États-Unis
Le budget de maintien de la paix des Nations unies finance neuf missions : au Mali, au Liban, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Sahara occidental, à Chypre, au Kosovo, entre la Syrie et le plateau du Golan occupé par Israël, et à Abyei, une zone administrative cogérée par le Soudan du Sud et le Soudan.
Le Passback de l’OMB propose également la création d’un Fonds pour les « opportunités pour l'America » (A1OF) de 2,1 milliards de dollars, qui serait utilisé pour couvrir un ensemble limité de priorités en matière d’aide économique et de développement à l’étranger. « Si l’administration souhaite payer des contributions pour le budget régulier des Nations unies ou pour les évaluations du maintien de la paix, nous chercherions à fournir ce financement à partir du A1OF », indique le Passback de l’OMB.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a refusé mardi de commenter « ce qui semble être une note interne divulguée, faisant partie d’un débat interne au sein du gouvernement américain ».
Les États-Unis doivent – au titre des arriérés et de l’exercice fiscal en cours – près de 1,5 milliard de dollars pour le budget régulier de l’ONU et près de 1,2 milliard de dollars pour le budget du maintien de la paix. Un pays peut accumuler jusqu’à deux ans d’arriérés avant de risquer de perdre son droit de vote à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui compte 193 membres.
Le mois dernier, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré qu’il cherchait des moyens d’améliorer l’efficacité et de réduire les coûts, alors que l’organisation célèbre ses 80 ans dans un contexte de crise financière.
(Cet article paru initialement sur Reuters en anglais a été traduit par L'Orient-Le Jour)
Les américains ont un million de fois raison. Si en temps de paix, les contingents de ces missions comptent les moutons, si en temps de guerre ils ne peuvent pas intervenir militairement car ce n'est pas dans leur scope , et si pour faire de l'humanitaire et du social l'ONU utilise en plus d'autres organisations, c'est jeter l'argent US par les fenêtres. Les Européens vont encore une fois crier au scandale mais ils n'en sont pas á une dilapidation d'argent public près.
13 h 56, le 16 avril 2025