
Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a dénoncé mardi « ceux qui protègent la corruption », notamment en bloquant l’adoption des lois proposées par les députés de son groupe parlementaire, tout en affirmant que ce dernier « poursuivait son combat contre le système ».
« La corruption touche chaque citoyen, c’est le plus grand ennemi de tout Libanais. Elle est à l’origine du vol des dépôts bancaires, de l’émigration de nos enfants, a déclaré M. Bassil dans une conférence de presse. La corruption est un virus qui a frappé les secteurs de la santé et des télécommunications, et qui a même infiltré des dossiers humanitaires comme celui des déplacés, à travers le trafic d’aides. »
S'exprimant après la réunion de son groupe parlementaire, il a abordé les dossiers de la corruption et les lois réformatrices, déclarant : « Notre problème, c’est ceux qui protègent la corruption, à savoir, le système. Il y a un problème hérité des milices de la guerre qui se sont transformées en mafias ». « Notre choix a toujours été l’affrontement, a-t-il ajouté. Quand nous avons eu recours à la justice, on nous a accusés de motivations politiques. Nous n’avons jamais été de simples spectateurs, et nous ne nous sommes jamais résignés. Nous poursuivons notre combat et nous ne connaissons pas le désespoir ». « C’est pourquoi, après la crise, nous avons proposé plus de 13 lois de réforme, mais celles qui font peur aux corrompus ne sont jamais adoptées au Parlement », a-t-il dénoncé.
Il a estimé que « la majorité parlementaire, qui fait partie du système, refuse de voter nos lois ». « Nous avons présenté un projet de loi sur la divulgation des comptes de toute personne exerçant une fonction publique, afin de révéler les biens et comptes et de permettre une enquête automatique. Ce projet est bloqué depuis cinq ans. ». « Notre problème n’est pas seulement avec la corruption, mais avec son système. C’est pourquoi, pour la deuxième fois, nous sommes en dehors de ce système, et nous n’avons jamais été des partenaires silencieux », a-t-il conclu.
La formation politique de M. Bassil ne fait pas partie du nouveau gouvernement dirigé par Nawaf Salam. Succédant au fondateur du parti aouniste, le général Michel Aoun, le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a été élu président de la République. Bien que le CPL se soit opposé à cette candidature, il a néanmoins apporté ses voix, créant la surprise. Le parti n’a pas cependant accordé sa confiance au nouveau gouvernement, malgré le soutien qu’il avait initialement exprimé à la candidature de son chef, Nawaf Salam.
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