Des enfants afghans jouent au football dans le district d'Adraskan, dans la province d'Herat, le 13 avril 2025. MOHSEN KARIMI/AFP
Plus de 10% de la population afghane pourrait être privée de soins d'ici fin 2025 du fait de l'arrêt de l'aide américaine, alerte mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s'inquiète pour la viabilité d'un système déjà fragilisé. Il y a un mois, l'organisation onusienne avait déjà prévenu que 1,6 million d'Afghans étaient privés de soins vitaux, faute de fonds alternatifs à l'aide suspendue par l'administration du président américain Donald Trump en janvier.
« Aujourd'hui, on parle de trois millions de personnes ayant perdu un accès aux soins », rapporte Edwin Ceniza Salvador, représentant de l'OMS en Afghanistan, dans un entretien à l'AFP. D'après lui, « deux à trois millions de personnes supplémentaires » pourraient se voir priver de soins à travers le pays, l'un des plus pauvres au monde, qui compte environ 45 millions d'habitants.
Depuis l'annonce du gel américain, 364 structures de santé soutenues par l'OMS ont vu leurs activités suspendues. Quelque 220 autres pourraient suivre et alors plus de la moitié des 1.068 centres à travers le pays seraient fermés, indique Edwin Ceniza Salvador. Il s'alarme en outre du « nombre croissant de gens qui risquent de mourir ». « Lorsque le financement (américain) s'est arrêté, les autres donateurs ont tenté d'augmenter leur part mais on parle d'un écart significatif à combler », explique-t-il.
Les Etats-Unis, jusqu'ici le plus grand donateur en Afghanistan, ont supprimé 83% des programmes de leur agence de développement, USAID, qui représentait 42% de l'aide humanitaire déboursée mondialement. Ils ont en outre annoncé en janvier se retirer de l'OMS alors qu'ils en étaient les principaux contributeurs - à hauteur de 14%, voire plus certaines années. Le président Donald Trump avait justifié sa décision par l'écart des contributions financières américaines et chinoises, accusant l'organisation d' »arnaquer » son pays.
« Ne pas oublier l'Afghanistan »
« Si nous ne parvenons pas à combler collectivement le fossé (causé par le gel américain, NDLR), je crains que la situation ne fasse qu'empirer », déplore le chef de l'OMS à Kaboul. Le système de santé afghan, qui ne tient débout que grâce au soutien des bailleurs internationaux, est confronté à des taux de mortalité infantile et maternelle parmi les plus élevés au monde et à des épidémies de rougeole, de malaria ou de dengue.
L'OMS tente aussi de vacciner assez d'enfants pour éradiquer la polio - qui n'est plus endémique que dans deux pays du monde: l'Afghanistan et le Pakistan voisin. « Le système (de santé) est déjà très fragile et ce qu'il en reste se débrouille comme il peut », note Edwin Ceniza Salvador. « Je sais qu'il y a de nombreuses autres priorités dans le monde. Ce que je demande c'est de ne pas oublier les besoins de l'Afghanistan et du peuple afghan », ajoute le responsable onusien.
Selon l'ONU, le nombre de personnes ayant besoin d'aide pour survivre en Afghanistan est le deuxième plus important au monde, derrière le Soudan. La mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a exhorté la semaine dernière les bailleurs internationaux à continuer de soutenir les 22,9 millions d'Afghans ayant besoin d'aide cette année. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 85% des Afghans vivent avec moins d'un dollar par jour.
Plus de 10% de la population afghane pourrait être privée de soins d'ici fin 2025 du fait de l'arrêt de l'aide américaine, alerte mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s'inquiète pour la viabilité d'un système déjà fragilisé. Il y a un mois, l'organisation onusienne avait déjà prévenu que 1,6 million d'Afghans étaient privés de soins vitaux, faute de fonds alternatifs à l'aide suspendue par l'administration du président américain Donald Trump en janvier.« Aujourd'hui, on parle de trois millions de personnes ayant perdu un accès aux soins », rapporte Edwin Ceniza Salvador, représentant de l'OMS en Afghanistan, dans un entretien à l'AFP. D'après lui, « deux à trois millions de personnes supplémentaires » pourraient se voir priver de soins à travers le pays, l'un des plus pauvres au...
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