De la fumée est visible dans le ciel de Khartoum, le 16 avril 2023, lors de batailles entre forces rivales. AFP
L'ONU estime que plus de 2,1 millions de personnes déplacées pourraient rentrer à Khartoum dans les six mois, si les conditions de sécurité et les infrastructures le permettent, a indiqué l'ONU mardi. « Selon nos estimations à l'OIM (l'agence de l'ONU pour les migrations Ndlr), au cours des six prochains mois 2,1 millions de personnes reviendront dans la capitale Khartoum. Ces estimations sont basées sur le nombre de personnes qui, selon nous, ont quitté la capitale lorsque la guerre a commencé », a déclaré Mohamed Refaat, chef de mission pour l'OIM basé à Port-Soudan, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève. « Nous estimons donc que 31% des personnes déplacées au Soudan après la guerre viennent en réalité de Khartoum, et que près de 50% d’entre elles » retourneront dans la capitale désormais contrôlée par les Forces armées soudanaises (FAS), qui ont repris la ville aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
La ville a été partiellement détruite par les combats que se sont livrés les deux belligérants. Les munitions non explosées posent un sérieux problème de sécurité. « Nous constatons donc que certains points à Khartoum ont été nettoyés, mais le processus, j'en suis sûr, prendra plus de temps. Il ne faut pas oublier que le réseau électrique de tout Khartoum a été détruit », rappelle-t-il.
Retour d'Egypte
Le responsable de l'agence a également indiqué que des Soudanais qui avaient trouvé refuge en Egypte commencent eux aussi à rentrer. « Au cours des 12 à 13 derniers jours, près de 33.000 personnes sont rentrées d'Égypte au Soudan, principalement vers Al Jazirah et Sennar », respectivement un état du centre-est et un état du sud-est du Soudan. « Très peu d'entre eux retournent à Khartoum », a souligné M. Reefat.
En revanche, les habitants du Darfour continuent de fuir vers des pays voisins, en raison des combats autour de El-Facher et aussi à cause de la prise de contrôle du camp de Zamzam non loin de la ville qui est désormais contrôlé par les FSR et qui abritait jusque-là plus de 500.000 réfugiés.
L'assaut du camps a fait au moins 400 morts selon des sources jugées crédibles par l'ONU. Selon l'OIM, 80.000 personnes ont déjà fuit le camp et ce n'est qu'un début. « Nous observons un premier mouvement vers Al-Dabbah. Al-Dabbah est un point de passage où la contrebande et les mouvements peuvent se diriger soit vers la Libye, soit vers l'Égypte », explique le responsable de l'OIM.
« Et ce que nous constatons maintenant (...) c'est que les chiffres indiquent que le mouvement des Darfouriens vers l'Égypte commence, ou du moins nous pouvons en voir des signes », a souligné M. Reefat, ajoutant que les répercussions ne s'arrêteront pas là mais se feront sentir aussi en Libye et au Tchad. « Nous voyons des signes d'impact régional de ce qui se passe à El-Facher, et cela ne va pas s'arrêter », a-t-il dit.
La guerre au Soudan qui a démarré le 15 avril 2023 a fait des dizaines de milliers de morts, forcé 13 millions de personnes à chercher refuge soit dans le pays soit à l'étranger et a provoqué la plus grave catastrophe humanitaire actuelle, selon l'ONU. Pour autant l'organisation internationale n'arrive pas à lever les fonds suffisants pour subvenir aux besoins de la population.
L'ONU estime que plus de 2,1 millions de personnes déplacées pourraient rentrer à Khartoum dans les six mois, si les conditions de sécurité et les infrastructures le permettent, a indiqué l'ONU mardi. « Selon nos estimations à l'OIM (l'agence de l'ONU pour les migrations Ndlr), au cours des six prochains mois 2,1 millions de personnes reviendront dans la capitale Khartoum. Ces estimations sont basées sur le nombre de personnes qui, selon nous, ont quitté la capitale lorsque la guerre a commencé », a déclaré Mohamed Refaat, chef de mission pour l'OIM basé à Port-Soudan, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève. « Nous estimons donc que 31% des personnes déplacées au Soudan après la guerre viennent en réalité de Khartoum, et que près de 50% d’entre elles » retourneront dans la capitale...
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