
Les silos détruits du port de Beyrouth, quatre ans après le drame du 4 août 2020. Photo Matthieu Karam/L'Orient-Le Jour
Le juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête sur la double explosion survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020, a notifié lundi l’ancien ministre de l’Intérieur, Nohad Machnouk, d’une convocation à une audience prévue jeudi, a indiqué une source informée à L’Orient-Le Jour. Selon cette même source, aucune date d’audience n’a encore été fixée pour l’ancien chef du gouvernement Hassane Diab ni pour l’ancien ministre Ghazi Zeaiter.
Quatre magistrats poursuivis devraient, eux, être les derniers à être convoqués : deux juges des référés respectivement à l’époque du débarquement et du stockage du nitrate d’ammonium à l’origine du 4-Août, l’ex-chef du parquet de cassation et un magistrat de ce parquet.
Vendredi, les deux anciens directeurs de la Sûreté générale (SG) et de la Sécurité de l’État, Abbas Ibrahim et Tony Saliba, ont comparu aux audiences que leur a fixées le juge d’instruction près la Cour de justice Tarek Bitar dans le cadre de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020.
Deux juges français, chargés de l’enquête liée aux victimes françaises de la catastrophe, sont par ailleurs attendus le 27 avril à Beyrouth pour une coopération entre les justices libanaise et française.
Le juge Bitar avait repris son investigation après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination du Premier ministre, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise. La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables. L'enquête avait été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah qui avait demandé le renvoi de M. Bitar, et après une séries d'actions en justice intentées contre lui par des fonctionnaires cités dans l'enquête.
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