Des réfugiés soudanais remplissent des bidons d'eau au camp de réfugiés de Touloum dans la province de Wadi Fira, au Tchad, le 8 avril 2025. Photo Joris Bolomey / AFP
Treize millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer depuis le début de la guerre au Soudan, a alerté l'ONU lundi, au moment où le conflit entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) s'enlise et entre dans sa troisième année.
« Le conflit a provoqué le déplacement de 13 millions de personnes, dont 8,6 millions de déplacés internes et 3,8 millions de réfugiés », a déclaré à l'AFP le directeur régional du HCR, Abdouraouf Gnon-Kondé, de retour d'une visite sur place.
Parmi ces personnes, environ « 88% sont des femmes et des enfants qui fuient avant tout pour chercher la sécurité », a-t-il précisé.
Le Soudan, troisième plus grand pays d'Afrique en superficie, est ravagé depuis le 15 avril 2023 par une guerre sanglante entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le coup d'Etat de 2021, et les paramilitaires des FSR, dirigés par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plongé certaines régions du pays dans une famine extrême.
A la veille du deuxième anniversaire de la guerre, la situation est particulièrement critique dans l'ouest du pays, au Darfour-Nord, où les FSR ont lancé la semaine dernière une nouvelle offensive visant à capturer El-Facher, dernière capitale provinciale du Darfour encore contrôlée par l'armée.
Les attaques ont commencé jeudi et se sont intensifiées jusqu'à dimanche matin, frappant El-Facher ainsi que les camps de déplacés voisins, plongés dans la famine, notamment Zamzam et Abou Chouk.
Selon des sources proches de l'ONU, plus de 400 personnes ont été tuées lors de cet assaut.
Dimanche, les paramilitaires ont annoncé avoir pris le contrôle du camp de Zamzam, situé dans la vaste région du Darfour et qui abritait avant l'assaut plus de 500.000 réfugiés selon l'ONU.
Depuis, près de 400.000 personnes, soit « entre 60.000 et 80.000 foyers », ont été contraintes de fuir le camp « en raison de l'insécurité croissante », a indiqué lundi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Selon Médecins sans frontières (MSF), environ 10.000 personnes ont fui vers la ville de Tawila, à quelque 70 kilomètres à l'ouest d'El-Facher.
« Catastrophe humanitaire »
Après la reprise de la capitale Khartoum par l'armée le mois dernier, les paramilitaires ont intensifié les combats autour d'El-Facher, qu'ils assiègent depuis mai 2024.
La guerre a morcelé le pays: l'armée contrôle le nord et l'est, tandis que les paramilitaires dominent le sud et l'ouest, notamment le Darfour.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré lundi que la mort était devenue « une réalité omniprésente dans de vastes parties du Soudan », qualifiant le conflit de « plus grande catastrophe humanitaire de notre temps ».
« Des régions entières ont été détruites, des centaines de milliers de familles fuient, des millions de personnes souffrent de la faim, et des femmes et des enfants sont soumis aux violences sexuelles les plus horribles », a ajouté la cheffe de la diplomatie allemande.
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a elle souligné lundi que les civils vivent « piégés dans un cauchemar incessant de mort et de destruction ».
Et dans un contexte d'escalade des violences ethniques et de représailles, la Mission internationale indépendante d'établissement des faits, créée en 2022 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a averti que « les chapitres les plus sombres de ce conflit restent à venir ».
« Alors que le Soudan entre dans sa troisième année de conflit, nous devons réfléchir à la situation catastrophique au Soudan et honorer les vies de tous les Soudanais qui ont été perdues ou changées à jamais », a estimé le président de la Mission, Mohamed Chande Othman.
Treize millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer depuis le début de la guerre au Soudan, a alerté l'ONU lundi, au moment où le conflit entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) s'enlise et entre dans sa troisième année. « Le conflit a provoqué le déplacement de 13 millions de personnes, dont 8,6 millions de déplacés internes et 3,8 millions de réfugiés », a déclaré à l'AFP le directeur régional du HCR, Abdouraouf Gnon-Kondé, de retour d'une visite sur place. Parmi ces personnes, environ « 88% sont des femmes et des enfants qui fuient avant tout pour chercher la sécurité », a-t-il précisé. Le Soudan, troisième plus grand pays d'Afrique en superficie, est ravagé depuis le 15 avril 2023 par une guerre sanglante entre l'armée du général Abdel Fattah...
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