
Le drapeau de l'Arménie (à gauche) et le drapeau de la République islamique d'Iran (à droite). DR
L’Iran et l’Arménie devaient conclure jeudi deux jours d’exercices militaires conjoints le long de leur frontière commune, dans un contexte de tensions autour du programme nucléaire iranien et entre les rivaux de longue date, l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le ministère arménien de la Défense avait déclaré, mercredi dans un communiqué, que ces exercices, impliquant les forces spéciales des deux pays, se dérouleraient de part et d’autre de leur frontière commune isolée de 44 km. Il avait précisé que les deux parties s’entraîneraient à répondre à « des attaques de groupes terroristes simulés » sur les postes-frontières. Un responsable des gardiens de la révolution islamique a de son côté affirmé, selon les médias d’État iraniens, que « l’objectif de ces exercices est de renforcer la sécurité des frontières sur la base des intérêts communs des deux pays ».
L’Arménie, qui s’est rapprochée de l’Occident ces dernières années, maintient néanmoins des relations chaleureuses avec l’Iran, engagé dans une confrontation avec les pays occidentaux sur ses ambitions nucléaires. Les frontières de l’Arménie avec l’Azerbaïdjan et la Turquie voisines sont fermées depuis plus de trois décennies, ce qui confère à sa frontière montagneuse avec l’Iran une très grande importance économique. La zone frontalière iranienne est au cœur des tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, avec lequel elle est en conflit depuis près de quarante ans autour de la région du Haut-Karabakh. L’Azerbaïdjan a exigé que l’Arménie lui fournisse un corridor à travers cette zone frontalière, reliant Bakou à son enclave de Nakhitchevan et à son allié, la Turquie.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont annoncé en mars dernier avoir convenu du texte d’un traité de paix pour mettre fin à leur conflit, mais se sont depuis mutuellement accusés d’être responsables de plusieurs incidents de tirs le long de leur frontière fortement militarisée. L’Arménie a renforcé ses liens avec l’Occident ces dernières années, alors que ses relations avec son allié traditionnel, la Russie, se sont détériorées, certains Arméniens reprochant à Moscou de ne pas les avoir protégés face à l’Azerbaïdjan.
Cette depêche est une traduction, réalisée par L'Orient-Le Jour, d'un article publié en anglais par Reuters.