Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan lors d'un entretien avec Reuters à Bruxelles, le 4 avril 2025. Photo REUTERS/Yves Herman
La Turquie et Israël ont mené mercredi soir en Azerbaïdjan des discussions visant à prévenir le risque d'escalade en Syrie, ont indiqué des sources turques et israéliennes, sans que les deux pays n'envisagent pour l'heure de normaliser leurs relations.
« Une délégation diplomatique, dirigée par le directeur du Conseil de sécurité nationale Tzachi Hanegbi, (...) a rencontré hier soir une délégation turque », ont indiqué les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, affirmant que les deux pays souhaitent « poursuivre le dialogue ».
Une source au sein du ministère turc de la Défense a confirmé que cette « réunion technique », annoncée mercredi soir par Ankara, avait eu lieu en Azerbaidjan, pays allié de la Turquie et qui entretient des relations étroites avec Israël.
La Turquie est un soutien de poids de la coalition menée par des islamistes à la tête de la Syrie, qui a renversé le président Bachar al-Assad en décembre après près de 14 années de guerre civile.
Cette influence nouvelle d'Ankara en Syrie inquiète Israël, qui y a mené une série de frappes et d'incursions pour éloigner les forces syriennes de sa frontière nord. La semaine dernière, l'ONU a accusé Israël de vouloir « déstabiliser » la Syrie après des frappes meurtrières.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait exigé fin février « la démilitarisation totale du sud de la Syrie » et affirmé qu'il ne tolérerait pas que les forces du nouveau pouvoir se déploient au sud de Damas.
La Turquie compte quant à elle plusieurs milliers de soldats déployés sur le territoire syrien.
Mercredi soir, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan avait affirmé qu'un « mécanisme de déconfliction » avec Israël était nécessaire, rappelant que les deux pays « font voler des avions » en Syrie.
« Il est normal d'avoir des contacts au niveau technique pour définir cela », avait-il ajouté, précisant que cela ne signifiait pas qu'Ankara normalisait ses relations avec Israël.
La Turquie a suspendu ses relations commerciales avec Israël en réaction à la guerre qu'il mène dans la bande de Gaza.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d' »Etat terroriste » et dénoncé ce qu'il désigne comme une « politique génocidaire » menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu depuis l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier, a proposé lundi de servir de médiateur entre Israël et la Turquie, faisant valoir sa bonne relation avec M. Erdogan.