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Dernières Infos - Levée du secret bancaire

Marcel Ghanem sous le feu croisé de plusieurs députés : « Des banquiers corrompus financent son émission »

Le communiqué dénonce une campagne de diffamation menée par le présentateur phare de la MTV. 


Marcel Ghanem sous le feu croisé de plusieurs députés : « Des banquiers corrompus financent son émission »

Une agence bancaire dans une rue de Jounieh, en janvier 2024. Photo P.H.B.

Après la diffusion de l’émission « Sar el Wa’t » de Marcel Ghanem, le 3 avril, sur la chaîne MTV, plusieurs députés ont dénoncé une campagne de diffamation visant les partisans de la levée du secret bancaire. Dans un communiqué diffusé mercredi, ils dénoncent « les intimidations et les manœuvres des banquiers corrompus » et affirment que cette campagne est « motivée par des intérêts bancaires qui financent l’émission et son animateur, et imposent leur agenda par crainte des réformes financières ».

Ce communiqué, signé par les députés Ibrahim Mneimné, Paula Yacoubian, Halimé Kaakour, Charbel Massaad, Firas Hamdane, Mark Daou, Melhem Khalaf, Michel Doueihy, Najat Saliba et Yassine Yassine, fait suite à une première déclaration le 22 mars dernier, dans laquelle ces parlementaires dénonçaient des « campagnes suspectes (...) visant avant tout à entraver les chances de réformer l’État et de consolider sa souveraineté ».

Les députés accusent l’émission de ne pas être « une critique constructive, mais une véritable campagne de diffamation, motivée par des intérêts bancaires qui financent l’émission et son animateur, et imposent leur agenda, par crainte des réformes financières que nous défendons ». 

Les réformes mises en avant incluent le projet de loi sur le contrôle des capitaux de 2022, la levée du secret bancaire, l’audit judiciaire, la restructuration du secteur bancaire, ainsi que la reddition de comptes des responsables de violations et la lutte contre la culture de l’impunité.

« Un système profondément enraciné dans la corruption » 

« Nous faisons face à un système profondément enraciné dans la corruption, et sa tentative de nous attaquer à travers l’un de ses outils démasqués n’est qu’une manœuvre désespérée de ce système mafieux et bancaire pour protéger ses positions et ses intérêts », lancent les députés dans leur communiqué. Il renouvellent aussi leur demande de « restituer l’argent des déposants » et affirment soutenir « les réformes, afin de récupérer les dépôts depuis les poches des banquiers en France, aux États-Unis et ailleurs dans le monde ».

Face à ce qu'ils qualifient de « campagne de désinformation » dans les médias, les députés appellent d’abord à des « excuses publiques de la part des responsables de l'émission et de l'animateur», puis à « cesser d’utiliser les plateformes médiatiques pour défendre la corruption et blanchir les criminels ». Ils réclament également « l’engagement du pouvoir judiciaire à assumer ses responsabilités » dans cette affaire.

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« Nous ne craignons pas les menaces, qu’elles soient directes ou voilées. Et nous continuerons à défendre les droits du peuple face aux corrompus, aux profiteurs et à ceux qui tentent de saboter le projet de véritable changement », conclut le communiqué.


Le secret bancaire

« Pourquoi voudrais-je placer mon argent dans un pays où le secret bancaire pourrait être levé dans un an ? Vous me dites qu’il y a un secret bancaire, puis un an plus tard, vous dites que non, il n’y en a plus. Moi (dans ces conditions), je n’aurais jamais placé mon argent au Liban » avait notamment fait valoir Marcel Ghanem lors de son émission. 

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait déclaré le 24 mars dernier que le « point d'entrée le plus naturel pour les réformes financières et pour permettre la restitution des dépôts se trouve dans la levée du secret bancaire », devant une délégation du collectif « Le Cri des déposants ». Ce dernier réclame à coups d'actions dans les banques et de manifestations que les déposants récupèrent leurs épargnes. Des dizaines de milliards de dollars de dépôts restent bloqués par les banques libanaises, virtuellement en faillite depuis le début de la crise qui a éclaté fin 2019.

La loi du secret bancaire ainsi que la révision du secteur bancaire sont les deux projets que le Fonds monétaire international (FMI) exige d’adopter avant la fin avril comme gage de bonne volonté, afin de bénéficier d’un accord visant à débloquer des fonds qui pourraient aider le Liban à sortir de la crise économique qui le mine depuis 2019. Le dossier économique a été abordé le week-end dernier lors de la visite de l'émissaire américaine Morgan Ortagus qui a pressé les autorités libanaises de mener les réformes réclamées par les bailleurs internationaux.

Dans ce contexte, le gouvernement a poursuivi son étude du projet de loi sur la restructuration bancaire et a approuvé les motifs de la promulgation de cette loi mardi lors du Conseil des ministres.

Après la diffusion de l’émission « Sar el Wa’t » de Marcel Ghanem, le 3 avril, sur la chaîne MTV, plusieurs députés ont dénoncé une campagne de diffamation visant les partisans de la levée du secret bancaire. Dans un communiqué diffusé mercredi, ils dénoncent « les intimidations et les manœuvres des banquiers corrompus » et affirment que cette campagne est « motivée par des intérêts bancaires qui financent l’émission et son animateur, et imposent leur agenda par crainte des réformes financières ».Ce communiqué, signé par les députés Ibrahim Mneimné, Paula Yacoubian, Halimé Kaakour, Charbel Massaad, Firas Hamdane, Mark Daou, Melhem Khalaf, Michel Doueihy, Najat Saliba et Yassine Yassine, fait suite à une première déclaration le 22 mars dernier, dans laquelle ces parlementaires dénonçaient des «...