
Le gouverneur par intérim de la Banque du Liban (BDL), Wassim Manssouri. Photo Mohammad Yassine
Le gouverneur par intérim de la Banque du Liban (BDL), Wassim Manssouri, a affirmé mercredi qu’il avait « un plan global pour restituer les fonds des déposants », dans une interview à la chaîne al-Hadath.
« Nous avons un plan global pour restituer les fonds des déposants (...) Il est inacceptable que les dépôts ne soient pas récupérés après cinq ans de crise (...) Nous avons aussi proposé un projet de loi pour l’émission de nouvelles monnaies », a-t-il également indiqué.
Depuis le début de la crise financière en 2019, les clients des banques libanaises font face à des restrictions sévères qui limitent l’accès à leurs avoirs. Cette situation découle de pertes résultant de décennies de mauvaise gestion financière et de corruption. La question est aujourd’hui de savoir qui doit assumer ces pertes, et un tabou majeur commence à tomber : celui de l’utilisation des revenus des actifs de l’État pour participer au remboursement des dépôts sur une période définie.
Le gouverneur p.i. de la BDL a également estimé avoir « réduit l’inflation de 300 % à 18 % en une année », et que « le fait de ne pas financer l’État l’a poussé à augmenter la collecte des impôts, ce qui a permis de dégager un excédent budgétaire». « Nos réserves utilisables ont dépassé les deux milliards de dollars », a-t-il souligné.
M. Manssouri a aussi insisté sur le fait que « le secteur bancaire respecte les plus hautes normes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». « Nous surveillons tous les fonds entrant dans le secteur bancaire au Liban », a-t-il ajouté, précisant : «Nous travaillons avec toutes les banques aux États-Unis et en Europe. » Il a également exprimé le souhait de « voir les pays du Golfe revenir au Liban ».
La gestion de l’ancien gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé est régulièrement pointée du doigt pour avoir contribué à mener le pays vers l’effondrement. L’intéressé, qui a été ciblé par plusieurs enquêtes, notamment en Europe, sur la façon dont il a constitué son patrimoine, a toujours rejeté cette responsabilité, reprochant aux dirigeants libanais d’avoir accumulé les déficits jusqu’au point de non-retour.
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