
Le Palais de justice de Beyrouth. Photo P.H.B.
Le procureur de la République, Jamal Hajjar, a transféré au procureur près la cour d'appel de Beyrouth, Ziad Abi Haïdar, les dossiers visant d'une part le groupe de pression Kulluna Irada (KI), qui réclame une restructuration financière pour sortir le Liban de la crise, et d'autre part les médias Daraj et Megaphone, tous accusés de « tentative de déstabilisation du système financier ».
Le procureur Hajjar a transmis lundi le dossier de KI au juge Abi Haïdar, et celui concernant les deux médias mercredi.
Le signalement visant Daraj et Megaphone avait, lui, été déposé par trois avocats, Élie Chahla, Joseph Zeidan et Georges Moussalli, contre les deux médias qui sont accusés d'avoir déstabilisé l'économie nationale, sapé la confiance dans la monnaie locale, incité au retrait des dépôts bancaires au début de la crise économique en 2019, et à la vente des obligations de l'Etat et reçu des financements étrangers suspects.
Ce sont les mêmes accusations qui ont été portées contre l'ONU Kulluna Irada, déjà la cible d’une campagne hostile dans certains médias, sur les réseaux sociaux et relais d’opinions proches du secteur bancaire. La demande d'ouverture d'une enquête contre KI avait été déposée par trois avocats également, Bachir Aazan, Charles Assaad et Jocelyne Karam, agissant à titre privé. L'organisation était notamment accusée dans le texte du signalement « d'outrepasser ses statuts pour s’engager depuis 2021 dans une action politique » et de s'en prendre à l'économie nationale « en sapant la confiance dans les marchés financiers libanais ». Dans un communiqué publié sur son site internet, KI avait rejeté en bloc, le 13 mars, l’ensemble des accusations « qui sont allées jusqu'à des attaques personnelles contre ses membres ».
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