Un drapeau grec sur l'île de Zante, dans l'ouest du pays. STEPHANE FRANCES /AFP
La Grèce a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) après le décès d'un mineur tué d'un coup de feu tiré par un garde-côte lors d'une opération d'interception d'un bateau de migrants en 2015.
Le 29 août 2015, le garçon se trouvait sur un yacht battant pavillon turc et transportant illégalement des migrants près de l'île de Symi lorsqu'un navire de la garde côtière lettone s'était approché pour réaliser un contrôle.
Lors de l'interpellation des deux trafiquants, un jeune passager, Ameer Mokhlas, est décédé, victime d'un tir d'un garde-côte qui visait l'un des skippers du yacht, selon un communiqué de la CEDH qui n'a pas précisé l'âge de la victime.
Deux Irakiens dont le père de la victime avaient saisi la CEDH, dénonçant la manière dont avait été conduite l'opération d'interception du bateau ainsi que les enquêtes administrative et judiciaire menées par la suite. Pour la Cour, qui siège à Strasbourg, l'enquête des autorités grecques « comportait de nombreuses lacunes qui ont conduit notamment à la perte d'éléments de preuve, et qui ont affecté le caractère effectif de l'enquête, laquelle en particulier n'a pas permis d'établir les circonstances exactes dans lesquelles le décès de Ameer Mokhlas était survenu et d'identifier et –le cas échéant– de sanctionner les responsables ».
Sur l'opération d'interception, la Cour souligne qu' »avant de procéder aux tirs d'immobilisation et d'arrêter les skippers, les garde-côtes n'ont pas pris en compte l'éventualité qu'il y avait d'autres passagers à bord du yacht et qu'ils n'ont dès lors pas fait preuve de la vigilance requise pour s'assurer que tout risque pour la vie serait réduit au minimum ». Le bateau transportait au total 93 migrants.
La Cour a estimé, à l'unanimité, qu'il y a eu violation de l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'Homme relatif à l'enquête, ainsi qu'au droit à la vie. La Grèce doit verser conjointement aux requérants 80.000 euros pour dommage moral.
La Grèce a été condamnée mardi par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) après le décès d'un mineur tué d'un coup de feu tiré par un garde-côte lors d'une opération d'interception d'un bateau de migrants en 2015.Le 29 août 2015, le garçon se trouvait sur un yacht battant pavillon turc et transportant illégalement des migrants près de l'île de Symi lorsqu'un navire de la garde côtière lettone s'était approché pour réaliser un contrôle.Lors de l'interpellation des deux trafiquants, un jeune passager, Ameer Mokhlas, est décédé, victime d'un tir d'un garde-côte qui visait l'un des skippers du yacht, selon un communiqué de la CEDH qui n'a pas précisé l'âge de la victime.Deux Irakiens dont le père de la victime avaient saisi la CEDH, dénonçant la manière dont avait été conduite...