Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, prononce un discours lors de l'« Iftar des ambassadeurs » pour rompre leur jeûne pendant le mois sacré du Ramadan à la Grande Mosquée de Paris, le 18 mars 2025. Photo AFP / Bertrand GUAY
Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot a souligné combien la France était « attachée à sa relation avec l'Algérie », mardi à la Grande mosquée de Paris dont le recteur Chems-eddine Hafiz a défendu un « chemin de l'apaisement ». « La France est attachée à sa relation avec l'Algérie avec laquelle nous sommes unis par des liens complexes, mais d'une densité sans équivalent et des intérêts partagés », a affirmé M. Barrot, invité au quatrième « iftar des ambassadeurs », repas de réception organisé par la mosquée pour la rupture du jeûne du ramadan.
« Les tensions actuelles, dont nous ne sommes pas à l'origine et qui ont connu hier (lundi) un nouveau développement problématique, ne sont dans l'intérêt de personne ni de la France, ni de l'Algérie », a-t-il ajouté. « Nous voulons les résoudre avec respect » mais aussi « exigence, franchise et sans faiblesse, sans rien céder sur les intérêts des Français qui sont notre boussole », a martelé le ministre.
M. Barrot avait dans l'après-midi affirmé que le rejet par Alger d'une liste d'Algériens expulsables « porte atteinte » aux intérêts de la France. Le ministre a assuré qu' »il va de soi que les millions de nos concitoyens liés d'une manière ou d'une autre à l'Algérie n'ont rien à voir avec les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui avec les autorités algériennes, ils ont le droit à la tranquillité ».
Avant lui, le recteur de la Grande mosquée Chems-eddine Hafiz avait défendu son institution, « marque de l’amitié entre la France et les terres d’islam ». « Votre présence, monsieur le ministre, honore ces liens qui, par-delà les blessures du passé et certaines crispations actuelles, peuvent être entendus et entretenus », a-t-il ajouté. Vantant les efforts de la Grande mosquée qui « contrarient les disciples de la division », il a défendu son « histoire singulière avec l’Algérie ». « Cette histoire lui a permis de soutenir la pratique harmonieuse de l’islam en France, d’accompagner la citoyenneté des musulmans et de lutter contre l’extrémisme », a-t-il affirmé.
« Dans le climat de graves tensions que nous connaissons, la Grande mosquée de Paris garde toute sa sérénité et entend continuer sur le chemin de l’apaisement et de l’espoir d’une relation vertueuse entre la France et l’Algérie », a-t-il promis.
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