Cette image partagée par le Commandement central américain (CENTCOM) le 15 mars 2025 montre un chasseur d'attaque américain F/A-18 décollant du porte-avion USS Harry S. Truman de la marine américaine en mer Rouge, apparemment dans le cadre d'opérations lancées contre les houthis au Yémen. Photo relayée par l'AFP
Des nouvelles frappes de l'aviation américaine ont visé ce mardi matin le Yémen, dont deux secteurs de la capitale Sanaa, selon l'agence de presse des houthis, Saba, et la chaîne Al-Massira TV. D'autres raids ont été menés dans la région de Bajel, dans le gouvernorat de Hodeida, ainsi qu'une aciérie dans la région d'al-Salif, « ciblée à 12 reprises », ont indiqué les médias officiels des rebelles yéménites.
Les Houthis ont, de leur côté, revendiqué mardi leur troisième attaque en 48 heures contre des navires de guerre américains, malgré l'intensification des frappes américaines qui ont fait 53 morts et 98 blessés dimanche, d'après le ministère yéménite de la Santé, et coûté la vie à « plusieurs chefs du mouvement », selon Washington.
Les rebelles ont par ailleurs condamné les frappes israéliennes intenses dans la nuit de lundi à mardi dans la bande de Gaza, qui ont au fait au moins 330 morts selon le ministère de la Santé du territoire palestinien dirigé par le Hamas, et ont promis d'intensifier leurs propres opérations « en solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.
« L'Iran sera tenu pour responsable »
Après le début de la guerre à Gaza, les rebelles ont mené plusieurs attaques de missiles contre Israël et des navires accusés de liens avec Israël, en affirmant agir ainsi en solidarité avec les Palestiniens. Ces attaques avaient cessé avec l'entrée en vigueur le 19 janvier d'une trêve à Gaza. Mais les rebelles ont annoncé le 11 mars leur intention de les reprendre contre les navires liés à Israël au large du Yémen, après le blocage par Israël de l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.
Le président américain, Donald Trump, a annoncé samedi des frappes contre les bastions des rebelles au Yémen, en promettant d'utiliser « une force létale écrasante » pour faire cesser les attaques dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial. Ce dernier a également déclaré lundi que l'Iran serait désormais « tenu pour responsable » de toute attaque menée par les houthis. Le responsable des opérations au Pentagone, Alexus Grynkewich, a confirmé lundi que les frappes se poursuivraient « jusqu'à ce que les objectifs du président soient atteints ».
Téhéran a répliqué en dénonçant dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU les déclarations « belliqueuses » de M. Trump et en prévenant que toute agression aurait de « graves conséquences » dont Washington devrait assumer « l'entière responsabilité ».
Manifestations massives
À la suite de cette attaque inédite menée par l'aviation américaine au Yémen, des dizaines de milliers de Yéménites avaient manifesté lundi dans les principales villes aux mains des rebelles, pour dénoncer ces frappes.
En riposte aux frappes américaines, les houthis avaient déclaré dimanche avoir visé le porte-avions américain USS Harry Truman dans le nord de la mer Rouge et avoir tiré 18 missiles et un drone. Lundi matin, ils avaient revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, « avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu'avec des drones ». Et mardi, les Houthis ont revendiqué une troisième attaque conduite en l'espace de 48 heures. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé ces attaques.
Face à l'escalade, l'ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis « l'arrêt de toute activité militaire ». La Chine a également appelé à la désescalade, affirmant que « la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue ». Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.
Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d'habitants dans l'une des pires crises humanitaires, selon l'ONU.
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