Un homme circule à moto devant une sculpture « I Love Lattakia », installée par une boutique de télécommunications dans un jardin public en bord de route, dans la ville de Lattaquié, à l’ouest de la Syrie, le 9 mars 2025. Photo AFP/ OMAR HAJ KADOUR.
Les forces de sécurité syriennes ont dispersé un sit-in à Damas organisé dimanche par des militants de la société civile pour protester contre les tueries visant des civils alaouites dans l'ouest du pays, après l'irruption d'une contre-manifestation. Des militants avaient appelé sur les réseaux sociaux à un sit-in dans le centre de Damas « pour les victimes civiles et les martyrs des forces de sécurité ».
« Tenez les criminels responsables », pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandies par les manifestants, selon des journalistes de l'AFP. En face, un groupe de manifestants a scandé des slogans hostiles à la communauté alaouite et réclamé l'instauration d'un « État sunnite ».
Les tensions ont dégénéré en affrontements entre les deux groupes, avant que les forces de sécurité ne les dispersent en tirant en l'air. « Nous avons été massacrés pendant 14 ans, nous n'avons pas entendu votre voix et vous ne vous êtes pas insurgés pour nous », a lancé un participant à la contre-manifestation. Dans l'autre camp, une femme lui a rétorqué: « Vous n'avez pas de comptes à régler avec nous, vos comptes sont avec Assad, et nous n'avons rien à voir avec ses crimes. ».
« Nous sommes venus à ce sit-in en signe de deuil pour les martyrs des forces de sécurité, de l'armée et des civils récemment tués sur la côte », a déclaré Bilal Abdallah, un employé des ressources humaines dans une entreprise privée, âgé de 37 ans. L'escalade a débuté après une attaque sanglante des hommes fidèles à Bachar al-Assad contre des forces de sécurité dans la ville côtière de Jablé, près de Lattaquié, dans la nuit de jeudi à vendredi, selon les autorités.
Les autorités syriennes ont envoyé des renforts dans la région côtière, où vit la minorité alaouite dont est issu Bachar al-Assad. Les affrontements et tueries ont fait plus de mille morts, dont plus de 700 civils alaouites, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'OSDH a précisé que les civils ont été tués par les forces de sécurité syriennes et des groupes alliés, et a fait état d' « exécutions sur des bases confessionnelles ou régionales », dans un pays à majorité sunnite.
Il s'agit des violences les plus meurtrières depuis la prise de pouvoir, le 8 décembre, d'une coalition rebelle dominée par des islamistes.
« Tenez les criminels responsables », pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandies par les manifestants, selon des journalistes de l'AFP. En face, un groupe de manifestants a scandé des slogans hostiles à la communauté alaouite et réclamé l'instauration d'un « État sunnite ». Lire aussi Mgr Jacques Mourad : Chareh avait promis...
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