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Monde - Guerre en Ukraine

Zelensky a defié Trump - et en a payé le prix

Sur le dossier ukrainien, le constat est dorénavant clair : la Russie est plus un partenaire qu'un paria et l'Ukraine plus un client qu'un allié.  

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. Photo AFP / SAUL LOEB

Emmanuel Macron a tenté de créer une "bromance" avec Donald Trump. Keir Starmer lui a remis une invitation du roi d'Angleterre. Mais quand Volodymyr Zelensky s'est retrouvé face au tempétueux président américain, il a fait preuve de répondant - et en a payé le prix en se retrouvant obligé de quitter prématurément la Maison Blanche.

La scène de vendredi dans le Bureau ovale a fait le tour du monde. Donald Trump et JD Vance ont haussé le ton face à un Volodymyr Zelensky qu'ils ont jugé coupable d'avoir contredit publiquement son homologue américain sur la guerre en Ukraine et de ne pas s'être montré assez reconnaissant envers Washington. "Il a manqué de respect aux Etats-Unis dans leur cher Bureau ovale", a ensuite accusé Donald Trump. En revenant à la Maison Blanche, le républicain a mis fin à la recherche du consensus dans la diplomatie américaine.

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Sur le dossier ukrainien, le constat est dorénavant clair : la Russie est plus un partenaire qu'un paria et l'Ukraine plus un client qu'un allié - malgré les efforts d'Emmanuel Macron et Keir Starmer, qui se sont rendus en personne à la Maison Blanche dans la semaine pour tenter de convaincre le milliardaire républicain de ne pas forcer l'Ukraine à accepter un accord de paix avec la Russie qui lui serait trop défavorable.

Mais les deux dirigeants européens savaient qu'ils devaient composer avec la personnalité de leur homologue américain, qui veut être traité comme un président dont on ne saurait remettre les décisions en question. Comme souvent, Emmanuel Macron a multiplié les gestes physiques - poignées de main et tapes dans le dos - qui plaisent à Donald Trump. Cela a permis de désamorcer les tensions quand le Français a corrigé l'Américain sur le soutien européen à Kiev. Quelques jours après, Keir Starmer a également repris publiquement le milliardaire républicain, non sans lui avoir remis une invitation émise par le roi Charles III.

Deux contre un

Pour Volodymyr Zelensky, les enjeux étaient différents. Avant même l'arrivée du dirigeant ukrainien, Donald Trump et ses soutiens l'avaient qualifié de "dictateur" et avaient repris les discours du Kremlin selon lesquels la Russie n'a pas commencé cette guerre - alors qu'elle a envahi l'Ukraine il y a maintenant plus de trois ans.

Au lieu de corriger Donald Trump sur les chiffres des différents soutiens à l'Ukraine, le président ukrainien a ainsi tenté de s'opposer au nouveau discours américain, de plus en plus favorable à Moscou. Vendredi, quand le vice-président JD Vance lui a reproché d'être un obstacle à la diplomatie, Volodymyr Zelensky ne s'est pas tu.  "De quelle diplomatie parlez-vous, JD? Que voulez-vous dire?", lui a-t-il répondu. C'est alors que le vice-président s'est emporté, qualifiant l'attitude de son interlocuteur d'"irrespectueuse" avant que Donald Trump ne s'en mêle et enfonce le clou. Ce fut alors difficile pour Volodymyr Zelensky de pouvoir dire un mot.

La flatterie aurait-elle marché ?

Rapidement, les soutiens de Donald Trump ont reproché son attitude à l'Ukrainien. L'élue républicaine Marjorie Taylor Green a qualifié le dirigeant ukrainien d'"arrogant".

Son compagnon Brian Glenn, journaliste pour une chaîne de télévision conservatrice, faisait partie des journalistes qui se trouvaient dans le Bureau ovale au moment de l'altercation.  Il y a demandé, avec dédain, à Volodymyr Zelensky pourquoi il ne portait pas de costume pour l'occasion. "J'en porterai une fois que cette guerre sera finie", lui a répondu le président ukrainien, connu pour porter des tenues d'inspiration militaire.

Selon plusieurs observateurs, l'hôte de Donald Trump à la Maison Blanche aurait dû adopter une autre approche - plus flatteuse. "La seule chose que Zelensky aurait dû dire en public - quelle que soit la question - était: +Merci M. le Président, merci l'Amérique", a ainsi estimé Jack Keane, un général à la retraite qui apparaît fréquemment sur la chaîne Fox News.

Pour Fareed Zakaria, expert en politique internationale à CNN, le dirigeant ukrainien aurait même dû qualifier Donald Trump de "génie". Mais selon le sénateur démocrate Chris Murphy, toute la flatterie du monde n'aurait pas pu sauver Volodymyr Zelensky face à un dirigeant américain qui le pousse à accepter un accord au rabais avec la Russie.  Cet échange dans le Bureau ovale était "une embuscade", a-t-il estimé.

Emmanuel Macron a tenté de créer une "bromance" avec Donald Trump. Keir Starmer lui a remis une invitation du roi d'Angleterre. Mais quand Volodymyr Zelensky s'est retrouvé face au tempétueux président américain, il a fait preuve de répondant - et en a payé le prix en se retrouvant obligé de quitter prématurément la Maison Blanche.

La scène de vendredi dans le Bureau ovale a fait le tour du monde. Donald Trump et JD Vance ont haussé le ton face à un Volodymyr Zelensky qu'ils ont jugé coupable d'avoir contredit publiquement son homologue américain sur la guerre en Ukraine et de ne pas s'être montré assez reconnaissant envers Washington. "Il a manqué de respect aux Etats-Unis dans leur cher Bureau ovale", a ensuite accusé Donald Trump. En revenant à la Maison Blanche, le...
commentaires (7)

Tout était calculé. Trump ne veut plus payer, il a provoqué sciemment le clash, et Zelensky est rombé dans le piège.

Yves Prevost

10 h 44, le 03 mars 2025

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Commentaires (7)

  • Tout était calculé. Trump ne veut plus payer, il a provoqué sciemment le clash, et Zelensky est rombé dans le piège.

    Yves Prevost

    10 h 44, le 03 mars 2025

  • On croit rêver, le comportement d’un président et quel président de la première puissance au monde qui exprime comme s’il lançait des blocs de béton dans le visage du président ukrainien, une vulgarité extrême comme on n’a jamais vu. Un président qui insulte les pays voisins et amis, on dirait qu’il est là pour casser l’Amérique et c’est ce qu’on voit. C’est voulu ou par une ignorance aigu. Affaire à suivre. Bravo à Zelensky qui a tenue tête, il n’est pas venu mendier, il a protégé la dignité de son peuple. Il n’était pas intimidé comme le Roi de la jourdanie.

    Gebran Eid

    17 h 59, le 02 mars 2025

  • DT confond soumission vassale et flaterie hypocrite avec respect. Je respecte 1000 x plus Zelensky qui n'a pas été agressif ni irrespectueux mais a défendu son pays que le malheureux roi de Jordanie, assailli de tics nerveux du fait la pression créée par la tension entre représenter honorablement son pays et se soumettre aux éxigences d'un singe dominant dont il dépent. Rubio ne portait pas de masque mais la figure génée d'un lâche montré en foire qui avale ses couleuvres.

    Phil-Adam

    14 h 04, le 02 mars 2025

  • ZELENSKY est un géant et il a eu raison d affronter ce misérable TRUMP qui en réalité est un trouillard. Le président ukrainien est même devenu un héros pour les pays du sud global,qui dorénavant vont voir les USA et la RUSSIE pour ce qu ils sont : des pays colonialistes. EXCELLENT TRAVAIL.

    HABIBI FRANCAIS

    13 h 30, le 02 mars 2025

  • Donald Trump est définitivement fou, un Hitler en puissance. Le monde pour lui n'est que commerce, l'humanité de la marchandise à exploiter pour enrichir encore plus les milliardaires. Le seul regret que j'ai c'est que la balle qui a frôlé son oreille n'ai pas atteint son cerveau directement. A cause de lui nous allons vivre des années de malheur.

    Zeidan

    12 h 08, le 02 mars 2025

  • on peut dire ce que l'on veut ... mais pas oublier que le pov poutine avait envahi la crimee deja bien avant l'ukraine,,, sans essuyer plus que des blames timides et hypocrites de la part du monde occidental

    L’acidulé

    11 h 03, le 02 mars 2025

  • Un tres mauvais article sans fond. Donc Zelensky serait irrespectueux parce qu il n a pas voulu vendre son pays, ses terrres, contre rien, puisqu aucune garantie de securite n etait au contrat. Et si on apprenait a dire non aux USA nous aussi au lieu de sans cesse se prostituer ? Les européens sont des allies, les américains ne sont que des marchands.

    Gaspard

    10 h 56, le 02 mars 2025

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