Une personne brandit le drapeau adopté par les nouveaux dirigeants syriens, à Damas, en Syrie, le 13 décembre 2024. Photo REUTERS/Ammar Awad
Des ONG syriennes ont dénoncé l'interdiction par les autorités d'une conférence sur la justice transitionnelle en Syrie qui devait se pencher sur le sort des disparus et les violations commises durant la guerre.
Selon les organisateurs, des juristes européens, des membres d'ONG internationales et des représentants de gouvernements étrangers devaient participer par visioconférence à cet atelier qui était prévu jeudi à Damas en présence de militants syriens et de proches de Syriens disparus durant le conflit.
Dans un communiqué, les organisateurs ont affirmé avoir reçu les autorisations nécessaires des autorités pour le tenir.
Mais, selon les ONG syriennes, les autorités l'ont ensuite interdit.
« La décision soudaine d'interdire cette conférence constitue une violation flagrante des droits fondamentaux et entrave délibérément le processus de justice », ont déclaré les ONG Caesar Files for Justice, Syrian Archive, Al Share' Media, Syrian Center for Legal Studies and Research.
« Cette mesure arbitraire (...) menace les opportunités de rendre justice », ont-elles souligné.
Un responsable syrien interrogé par l'AFP a déclaré que les autorités devraient publier une explication.
« Cela nous rappelle les conditions qui prévalaient avant la libération du 8 décembre 2024 », ont encore dit les ONG en allusion au président Bachar al-Assad renversé le 8 décembre par des rebelles islamistes qui ont mis fin à des décennies de règne sans partage du clan Assad.
« Peut-être que certains responsables ont jugé que la présence d'ONG ayant documenté crimes et violations commis en Syrie, et pas seulement par le régime, risquait de les mettre un jour dans une position d'accusés », a indiqué vendredi à l'AFP l'un des organisateurs, l'avocat des droits de l'homme, Anouar Bounni, emprisonné puis exilé sous Assad.
Bachar el-Assad avait réprimé dans le sang un soulèvement populaire en 2011 qui avait dégénéré en guerre civile, faisant plus d'un demi-million de morts. Toutes les parties au conflit sont accusées d'avoir commis des crimes de guerre et violations.
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