L'opposition italienne a appelé samedi la Première ministre Giorgia Meloni à déserter la conférence des conservateurs américains, à l'image du président du principal parti d'extrême droite français, Jordan Bardella, après un salut considéré comme nazi de Steve Bannon que ce dernier conteste.

M. Bardella, qui devait prendre la parole vendredi à Washington lors d'un rassemblement de conservateurs, a "pris la décision d'annuler (son) intervention" après "un geste faisant référence à l'idéologie nazie". Steve Bannon a contesté un geste nazi, le comparant à "un salut de la main". "Comme je le fais tout le temps", a-t-il assuré.

"Je lance un appel à Giorgia Meloni: fais un geste qui protège la dignité de notre pays né de la résistance anti-fasciste. N'interviens pas" à la CPAC, le grand rassemblement annuel de la droite américaine, a lancé samedi un élu italien de gauche, Nicola Fratoianni, alors que la Première ministre est supposée parler en visio-conférence vers 18H15 GMT. "Dans l'Amérique de Trump, ils ont pris goût aux saluts nazi-fasciste", a-t-il ajouté, en allusion au même geste fait il y a quelques semaines par Elon Musk.

La veille déjà, la cheffe du Parti démocrate (PD, centre-gauche) principal parti d'opposition, Elly Schlein, avait accusé Mme Meloni de silence face aux déclarations du président américain Donald Trump concernant l'Ukraine dont l'Italie et la Première ministre sont pourtant d'importants soutiens.

"La Première ministre Giorgia Meloni n'a pas dit un mot depuis des jours sur les insultes et les attaques frontales de Trump contre l'Ukraine et l'Union européenne, elle n'a pas le courage de prendre position", a lancé Mme Schlein. "Elle ne peut pas défendre les intérêts italiens et européens parce qu'elle ne veut pas déplaire à la nouvelle administration américaine", a poursuivi la dirigeante d'opposition.

"On se demande où Giorgia Meloni veut emmener l'Italie, dans son incapacité à choisir entre le T-shirt de l'Italie et la casquette de Trump", a ironisé Mme Schlein. Même Giorgio Mule, vice-président de la Chambre des députés et haut responsable de Forza Italia, le parti conservateur membre de la coalition gouvernementale, a critiqué le geste "très grave" de Steve Bannon.