
Le bloc national indépendant, composé des députés (de gauche à droite): William Tok, Farid el-Khazen, Georges Bouchikian et Tony Frangié. (Photo tirée du compte X des Marada).
Sur fond de demandes répétées pour la réhabilitation de l'aéroport de Qleyaat, dans le Akkar au Liban-Nord, le chef de la commission parlementaire des Travaux publics, le député Sajih Attieh, a démenti mercredi les informations qui circulaient concernant une visite d'une délégation saoudienne sur cette infrastructure, en prévision d'un éventuel financement.
Dans un entretien accordé à la radio Le Liban libre, M. Attieh a affirmé que « l'armée libanaise (qui est responsable du site, ndlr) n'est pas au courant d'une quelconque visite, tout comme le nouveau ministre des Travaux et la commission parlementaire des Travaux publics ». Il a ainsi expliqué qu' « aucune société étrangère ne fera de visite avant d'avoir contacté le ministère et que l'État ait clarifié ses exigences ». Interrogé au sujet du coût opérationnel d'une relance de l'aéroport de Qleyaat, Sajih Attieh a indiqué que celui-ci « a besoin d'une centaine de millions de dollars pour être un aéroport auxiliaire de celui de Beyrouth, et non un concurrent ».
Le quotidien al-Joumhouria avait fait état d'informations sur une visite à Qleyaat d'une délégation « de la direction dese Travaux militaires au sein du ministère saoudien de la Défense », en vue d'une évaluation « technique et financière » de potentiels travaux de réhabilitation.
Revendication des députés pro-Marada
La relance l'aéroport de Qleyaat a été mentionnée dans la déclaration ministérielle du gouvernement de Nawaf Salam, notamment après l'insistance sur ce point du président Joseph Aoun, tandis que la réhabilitation de celui de Rayak aurait été réclamée par les représentants du tandem chiite Amal-Hezbollah.
Le démenti de M. Attieh a été diffusé alors que le Bloc national indépendant, composé notamment des députés membres ou proches du courant des Marada, Farid el-Khazen, Tony Frangié, William Tok et Georges Bouchikian, s'est joint dans la journée à l'appel pour une « redynamisation » des aéroports de Qleyaat et Rayak, ainsi qu’à « l'achèvement » du projet de réhabilitation du port de Jounieh.
« Soutien à l'industrie, au commerce et au tourisme »
Le dossier de l’aéroport René Moawad de Qleyaat (du nom du premier président de la République de l’après-Taëf qui avait été élu en 1989) est revenu sur le devant de la scène ces derniers jours, sur fond de menaces israéliennes concernant l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), le seul en activité du pays. Il est principalement porté par les partis anti-Hezbollah, alors que l'AIB se trouve dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite.
Au yeux des élus proches du chef des Marada, Sleiman Frangié, la réhabilitation de ces infrastructures est « une étape plus que nécessaire qui contribuera à dynamiser l’économie du Liban-Nord et à rendre une partie de ses droits aux citoyens de cette région, longtemps marginalisée », selon un communiqué relayé par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Les députés du Bloc national indépendant ont aussi appelé à inscrire à l’ordre du jour les projets de réhabilitation de l’aéroport de Rayak et d’achèvement du port touristique de Jounieh, tout en soulignant leur rôle crucial dans le soutien à l’industrie, au commerce et au tourisme à l’échelle du pays. Le bloc parlementaire a en outre insisté sur la nécessité d’une mise en œuvre intégrale de l’accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël , conclu fin novembre 2024, et du retrait total des forces israéliennes du territoire libanais. Le texte a dénoncé le maintien des forces israéliennes dans cinq points toujours occupés, y voyant « une violation flagrante de la souveraineté du Liban ».
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