
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche à Washington, le 4 février 2025. Andrew Caballero-Reynolds/AFP
Le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, entré en vigueur il y a trois semaines, est sur le point de s’effondrer, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump accentuent la pression sur le mouvement palestinien. Le chef du gouvernement israélien, enhardi par son allié à Washington, a fixé à samedi midi la date limite pour la libération de nouveaux otages, sans en préciser le nombre exact, avertissant que le refus du Hamas de s’exécuter entraînerait une reprise immédiate des hostilités.
« Le cessez-le-feu prendra fin et l’armée israélienne reprendra des combats intenses jusqu’à ce que le Hamas soit définitivement vaincu », a déclaré M. Netanyahu dans un message vidéo mardi. Son ultimatum fait suite aux propres menaces de Donald Trump avertissant que « l’enfer » se déchaînerait si le Hamas ne libérait pas les captifs restants, signalant ainsi une position plus agressive.
Pour Reham Owda, analyste politique palestinienne, si le ton monte maintenant, la guerre à Gaza ne s’est en fait jamais vraiment arrêtée, les conditions de l’accord n’ayant pas été respectées. « Nous sommes toujours dans la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas et Israël évaluent leurs résultats avant de décider de la seconde phase, explique-t-elle. Tel-Aviv n’a pas encore pleinement respecté ses engagements, notamment en ce qui concerne l’acheminement de l’aide humanitaire essentielle, comme les abris, l’eau et l’électricité, dans la bande de Gaza. C’est pourquoi le Hamas a annoncé qu’il retarderait la prochaine libération d’otages. »
Pour la spécialiste, la décision du Hamas a également été influencée par les déclarations de M. Trump qui appelle à un nettoyage ethnique de l’enclave en préconisant le déplacement des Gazaouis vers l’Égypte et la Jordanie. « Le Hamas veut envoyer un message clair à la fois à Netanyahu et à Trump : il détient toujours une puissante arme de négociation avec les otages israéliens, et il ne quittera pas Gaza ou ne permettra pas que ses dirigeants soient déplacés peu importe le plan proposé. »
L’influence de Trump : la prise de décision israélienne
Côté israélien, le blanc-seing donné par Washington pousse à la surenchère. Cité par le site Axios mardi, un haut responsable israélien décrit un « sentiment d’ivresse » au sein du cabinet, « comme si tous nos problèmes à Gaza étaient maintenant résolus parce que Trump s’est exprimé ».
Lors d’une réunion qui devait porter sur la stratégie militaire, le Premier ministre aurait prononcé un long monologue sur ce qu’il considérait comme une « grande opportunité » pour Israël à la suite des remarques de Donald Trump. Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, encouragé par le changement de ton de Washington, a poussé à une action militaire immédiate, exigeant qu’Israël « reprenne Rafah immédiatement ».
Selon Khalil Sayegh, spécialiste du conflit israélo-palestinien, le Hamas est parfaitement conscient de l’évolution de la dynamique. « Le Hamas comprend que Netanyahu et Trump discutent d’un scénario d’après-guerre dans lequel le Hamas n’existe plus. « Leur décision de suspendre l’accord sur les otages visait en partie à forcer Netanyahu à entamer la seconde phase des négociations, où ils pourraient influencer le résultat politique. »
Entre-temps, l’armée israélienne a déclaré lundi qu’elle se préparait à tous les scénarios. Deux bataillons de réservistes, des forces spéciales et des unités du corps du génie ont été mobilisés, et des chars ont été repositionnés dans les zones de Gaza encore sous contrôle israélien. L’armée israélienne affirme que ces mesures sont défensives, mais qu’elles pourraient permettre une transition rapide vers une offensive en cas de reprise des combats. Toutefois, pour Khalil Sayegh, le groupe palestinien mise sur l’idée qu’Israël ne peut pas se réengager militairement aussi rapidement qu’il le prétend : « Le Hamas pense probablement que c’est le bon moment pour faire pression sur Israël qui a déjà retiré d’importantes forces de Gaza. Leur retour prendrait du temps. » De son côté, Reham Owda considère que la démarche du Hamas s’inscrit dans le cadre d’une guerre psychologique plus large entre les deux parties. «Trump fait délibérément monter la tension avec ses déclarations provocatrices sur Gaza dans l’espoir de faire pression sur le Hamas pour qu’il parte», explique-t-elle.
Un cessez-le-feu qui ne tient qu’à un fil
Il n’empêche, l’ultimatum de Benjamin Netanyahu place le Hamas dans une position précaire qui pourrait augmenter sa capacité de nuisance, craignent certains responsables israéliens qui ont exprimé leur inquiétude quant au fait que la prochaine libération d’otages pourrait ne pas se dérouler comme prévu. « Les chances d’une libération d’otages samedi ont considérablement diminué. C’est très inquiétant, a déclaré un responsable israélien de la sécurité à Axios. Nous espérons que les médiateurs comprendront la situation et sauveront l’accord. »
Chiche, qu’ils le fassent alors au lieu de fanfaronner comme les autres fadas avant eux. Ainsi les israéliens seront les premiers à payer les extravagances de Trump comme les affidés des mollahs l’ont compris à leurs dépens. En suivant les projets fantasques de Trump Israël rentrera dans un cercle de violence comme dans années 60 qui lui coûterontcher en vies humaines et en argent, et son projet de pacification avec ses voisins s’en trouvera anéanti. Sont ils prêts à payer les fantaisies de Trump qui n’en a cure d’eux mais veut prouver sa toute puissance en jouant et les poussant vers l’abîme?
11 h 02, le 13 février 2025