Cette photo fournie par le palais royal jordanien montre le roi Abdallah II recevant le président palestinien Mahmoud Abbas à Amman le 5 février 2025. Palais royal jordanien / AFP
L'Autorité palestinienne a annoncé lundi mettre fin à son système « d'allocations aux familles des prisonniers et martyrs », répondant ainsi à une demande de longue date de Washington.
Le président Mahmoud Abbas a pris un décret restructurant le système de sécurité sociale de l'Autorité palestinienne et révoquant ces allocations bénéficiant aux familles de prisonniers détenus par Israël et aux familles de Palestiniens tués par l'armée israélienne, indique l'agence officielle Wafa.
Ces familles restent éligibles à des allocations financières dans le cadre du système de protection sociale palestinien, selon des critères s'appliquant à tout le monde, ajoute l'agence de presse palestinienne.
Les programmes d'aide qui leur étaient dédiés sont transférés du Ministère des affaires sociales à une fondation indépendante, l'Institution nationale palestinienne de développement économique (PNEEI).
Les détails de la mise en oeuvre du décret, qui risque de toucher des milliers de personnes, restent flous.
Le Jihad islamique et le Hamas, mouvements islamistes palestiniens qualifiés d'organisations terroristes par Israël et de nombreux pays, ont critiqué la décision du président Abbas.
« Ce comportement fait fi du patriotisme et s'éloigne d'une des constantes » de la politique palestinienne, estime le Hamas qui a appelé à un retrait du décret, comme le Jihad islamique.
Israël dénonce depuis longtemps ce système d'aide financière de l'Autorité palestinienne comme étant une « incitation au terrorisme », et Israël argue régulièrement de son maintien pour geler des fonds destinés à l'Autorité palestinienne.
D'autres pays, comme les Etats-Unis mais aussi les Pays-Bas, avaient ces dernières années critiqué ce système d'allocations.
Au cours de son premier mandat à la tête des Etats-Unis, en 2018, Donald Trump avait signé une loi ( »Taylor Force Act ») visant à suspendre l'aide financière américaine à l'Autorité palestinienne tant que cette dernière continuerait à verser des allocations à des Palestiniens étant liés à des entreprises « terroristes » selon les critères des autorités israéliennes.
L'Autorité palestinienne estime au contraire que ces aides sont une manière de soutenir des familles qui perdent l'apport d'un salaire, et peuvent subir des saisies ou des démolitions de biens.
Pour contourner ces pressions internationales, l'Autorité palestinienne a déjà amendé le système à plusieurs reprises, en cherchant des moyens déguisés de maintenir le système.
Mais selon des diplomates, elle a aussi oeuvré à réduire les subsides au titre de ces allocations lorsqu'ils étaient susceptibles de bénéficier à des membres du Hamas, ce mouvement prônant la lutte armée quand le parti présidentiel, le Fatah, l'a officiellement abandonnée.
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