
Un enfant palestinien se tient à l'intérieur d'une voiture endommagée devant un bâtiment détruit dans le camp de réfugiés de Bureij, dévasté par la guerre, dans le centre de la bande de Gaza, le 7 février 2025. Photo Eyad BABA / AFP
Le ministre israélien de la Défense a intimé l'ordre aux militaires de ne pas critiquer le projet de Donald Trump, sur l'avenir de Gaza, entraînant des explications embarrassées du chef du renseignement militaire israélien.
« Il est exclu que des officiers de Tsahal s'expriment contre le plan important du président américain Trump concernant Gaza et contre les directives des responsables politiques », a déclaré Israël Katz. Son communiqué précise qu'il a ordonné au chef d'état-major de réprimander le chef du renseignement militaire (AMAN), le général Shlomi Binder, « pour les propos qui lui sont attribués » sur le sujet.
Alors que le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, était à Washington, Donald Trump a stupéfié tout le monde mardi en proposant une prise de contrôle américaine de la bande de Gaza et un déplacement de sa population palestinienne pour pouvoir la reconstruire. Gaza sera « remise aux Etats-Unis par Israël à la fin des combats », a-t-il dit. D'ici là, les Palestiniens « auront déjà été réinstallés » ailleurs dans la région, comme l'Egypte ou la Jordanie.
Ces deux pays ont rejeté cette option, qui a provoqué un tollé international et des accusations de nettoyage ethnique. Mais Israël a dit dès jeudi préparer un plan pour un départ « volontaire » des Gazaouis.
Israël Katz a précisé avoir « donné instruction » à l'armée « de se préparer à la promotion du plan de réinstallation volontaire des habitants de Gaza qui souhaitent partir vers différents endroits à travers le monde ». « C'est ce que elle est tenue de faire c'est ce qu'elle fera », a-t-il dit.
Des médias israéliens affirment que le chef du renseignement militaire a fait état, au cours d'une réunion de travail, de difficultés sécuritaires risquant notamment d'entraîner une escalade de la violence en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Selon certains médias, il a évoqué des risques importants au moment du Ramadan, en mars.
Le général Binder a assuré en retour qu'il n'avait pas « exprimé d'opposition au plan Trump » et qu'il restait, comme chaque soldat, « subordonné aux dirigeants politiques » du pays. « Au titre de mes fonctions, j'ai présenté les conséquences possible du discours sur le sujet, les perspectives de l'ennemi en termes de sécurité et mes recommandations d'actions offensives », a-t-il fait valoir.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, contre lequel Israël a mené une guerre dévastatrice à Gaza pendant 15 mois, a affirmé que la proposition du président américain était « une déclaration d'intention d'occuper » le territoire palestinien.
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