
Un panneau de l'agence de notation Moody's à l'entrée du siège de la société à New York, aux États-Unis, le 18 septembre 2012. Photo d'archives/AFP
L'adoption du projet de loi de finances pour 2025 pour la France « réduit l'incertitude politique immédiate », salue l'agence de notation Moody's qui juge toutefois « très ambitieuse » la trajectoire française en matière de finances publiques dans les prochaines années.
« Le résultat (du vote de censure contre le budget) est susceptible de réduire l'incertitude politique après une période prolongée d'instabilité », écrit l'agence de notation américaine dans une note datée de mercredi, citant les élections législatives ayant suivi la dissolution à l'été 2024 et la chute du gouvernement dirigé par Michel Barnier après l'adoption d'une motion de censure en décembre.
« Cependant, la fragmentation politique est importante et nous pensons que le gouvernement reste exposé à un nouveau vote de défiance dans les semaines à venir », écrit aussi Moody's.
Le Premier ministre François Bayrou a survécu à deux motions de censure mercredi - l'une sur le projet de budget, l'autre sur la première partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale -, faisant adopter le projet de budget de l'État pour 2025 grâce à la décision des socialistes et du RN de ne pas censurer son gouvernement.
Seuls 128 députés, dont six socialistes, ont approuvé la première motion de censure déposée par les élus LFI, communistes et écologistes, loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.
Son rejet a permis l'approbation par l'Assemblée nationale du budget de l'État pour 2025, qui a été adopté définitivement ce jeudi avec un dernier vote du Sénat.
L'objectif affiché est de ramener le déficit public à 5,4% du PIB cette année: « cette réduction constituerait la première étape d'un effort d'assainissement pluriannuel visant à ramener le déficit à 3,0% du PIB d'ici à 2029 », écrit Moody's qui a abaissé en décembre la note de la France d'un cran le jour-même de la nomination du nouveau Premier ministre François Bayrou le 14 décembre.
La trajectoire de consolidation pour 2026-2029 est toutefois jugée « très ambitieuse compte tenu des pressions sur les dépenses de la France dans les années à venir », estime Moody's.
L'agence de notation prévoit un déficit public de 6,3% du PIB en 2025, bien supérieur aux prévisions du gouvernement, et sur une croissance de 0,7% cette année, revue à la baisse en raison des données de croissance pour la France au quatrième trimestre 2024 (PIB en recul de 0,1%), là où le gouvernement table encore sur 0,9%.
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