Des policiers belges devant la station de métro Clémenceau, à Bruxelles, le 5 février 2025, après une fusillade. Photo AFP / NICOLAS TUCAT
Des tirs au fusil d'assaut devant une station de métro en plein cœur de Bruxelles: la scène, filmée par une caméra de vidéosurveillance, a suscité l'émoi mercredi dans la capitale belge, et un appel à la « mobilisation générale » contre l'insécurité liée au trafic de drogue.
Au moins deux suspects filmés en train de brandir chacun un fusil de type Kalachnikov et de faire feu étaient encore recherchés par la police en fin d'après-midi.
Les faits se sont produits vers 06H00 (05H00 GMT) dans le quartier de la gare du Midi, provoquant jusqu'en début d'après-midi l'interruption du trafic sur deux des quatre lignes du métro de Bruxelles, au niveau de la commune d'Anderlecht.
Il n'y a pas eu de blessé. Le ou les personnes ciblées par les tirs ne sont pas visibles sur les images diffusées par la chaîne RTBF. Le parquet a exclu la piste terroriste, d'après les premiers éléments de l'enquête.
Mais deux jours après son entrée en fonction, cette fusillade est venue rappeler au nouveau gouvernement fédéral le fléau des violences liées au narcotrafic à Bruxelles, tout autant touchée ces dernières années qu'Anvers, la grande ville du nord du pays et principale porte d'entrée de la cocaïne sur le continent européen.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Quintin s'est rapidement rendu sur les lieux, à la station de métro Clémenceau. Il a improvisé une réunion avec le procureur de Bruxelles et le bourgmestre d'Anderlecht, qui lui a rappelé le besoin urgent de renforts de police, jugeant « évident » le lien avec le trafic de drogue.
« Cela nous rappelle la nécessité d'avoir vraiment cette mobilisation générale pour occuper le terrain et faire en sorte que les trafiquants n'aient plus droit de cité », a déclaré le bourgmestre, Fabrice Cumps.
« Le renforcement de la sécurité pour les habitants est nécessaire », a ajouté l'élu socialiste, en lâchant que le combat contre cette criminalité occupait « ses jours et ses nuits ».
Un « hotspot » du trafic de drogue
Le ministre a estimé de son côté que les violences dans les grandes villes avaient « assez duré ». « Ce gouvernement appliquera la tolérance zéro face à toute forme de criminalité », a écrit ce libéral francophone sur le réseau X.
Les images de vidéosurveillance montrent deux hommes en blouson avec cagoule devant la station de métro en train de tirer vers une cible invisible, puis rebrousser chemin pour s'enfuir dans les souterrains.
Ils sont soupçonnés d'avoir emprunté un tunnel du métro dans leur fuite, ce qui explique l'interruption du trafic une bonne partie de la journée « sur ordre de police », selon la Stib, société exploitant les transports urbains de Bruxelles.
La société a annoncé le retour à la normale du trafic peu avant 14H30.
La chasse à l'homme, qui se poursuit, concerne « au moins » ces deux suspects, selon une source policière jointe par l'AFP, laissant entendre que le ou les personnes ciblées étaient aussi recherchées. Plusieurs douilles ont été retrouvées sur place.
Ce secteur d'Anderlecht où se sont produits les tirs est considéré par les autorités régionales comme un des points chauds du trafic de drogue.
Ces « hotspots » sont une quinzaine de quartiers de Bruxelles identifiés depuis 2024, où la coordination entre police, justice et services sociaux est censée être renforcée, sur fond d'augmentation des violences sur la voie publique liées à des règlements de comptes entre bandes rivales de narcotrafiquants.
En Belgique, pays à l'architecture institutionnelle complexe, différents niveaux de pouvoir sont concernés par la lutte anti-drogue.
Concernant les moyens policiers, l'un des principaux projets du nouveau gouvernement dirigé par le conservateur flamand Bart De Wever est de fusionner les six zones de police de Bruxelles, où la politique de sécurité est jugée « trop fragmentée » pour combattre efficacement la criminalité.
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