
Le secrétaire général du Hezbollah Naïm Kassem. Photo d'archives AFP
Le Hezbollah a condamné mardi « avec la plus grande fermeté » la décision de l'Australie d'imposer des sanctions contre son secrétaire général, Naïm Kassem. Dans un communiqué, la formation chiite a dénoncé une mesure « injuste », y voyant une nouvelle preuve de l’alignement de Canberra sur le « projet américano-sioniste ». Cette décision intervient dans le cadre d’une série de sanctions annoncées lundi par le ministère australien des Affaires étrangères sous le titre « Nouvelles sanctions contre le financement du terrorisme ».
Parmi les personnalités ciblées figure Naïm Kassem, présenté par l'Australie comme le « nouveau secrétaire général et porte-parole de premier plan » du Hezbollah, organisation qualifiée de « groupe terroriste » par Canberra, qui l’accuse d’être responsable de la mort de « nombreux civils au Liban, en Israël et à travers le Moyen-Orient ». Cette désignation permet aux autorités australiennes d'imposer des sanctions, y compris le gel des avoirs et des interdictions de voyager, aux individus ou entités associés au parti chiite.
Bien que l'Australie ait désigné l'aile militaire du Hezbollah comme organisation terroriste en 2003 et l'ensemble du groupe - branches militaire et politique - en 2021, les sanctions spécifiques contre Hassan Nasrallah, l'ancien secrétaire général de la formation assassiné le 27 septembre par une frappe israélienne dans la banlieue-sud de Beyrouth, ont probablement été alignées sur ces mesures plus larges.
En ce temps, cette décision avait été prise en raison des préoccupations concernant les activités du Hezbollah, notamment son « implication dans les conflits régionaux, son soutien au régime syrien et son rôle dans la déstabilisation du Moyen-Orient ».
Hassan Nasrallah était sous sanctions depuis le milieu des années 1990, les États-Unis ayant ouvert la voie. D'autres pays et organisations, tels que l'Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni, avaient emboité le pas au cours des années 2000-2010.
« Aucune place pour l’antisémitisme »
L'Australie a par ailleurs affirmé hier qu'il n'y avait « aucune place pour l’antisémitisme, la haine ou la violence » sur son territoire. Une déclaration à laquelle le Hezbollah a répondu en appelant Canberra à « punir les assassins sionistes » et à se ranger « du côté des opprimés, les peuples libanais et palestinien ». Le parti pro-iranien a ajouté que « le monde entier est témoin des massacres et des crimes commis par l'ennemi sioniste contre des civils innocents à Gaza et au Liban ».
Le gouvernement australien a enfin annoncé des sanctions contre quatre entités accusées de promouvoir des idéologies extrémistes violentes, nationalistes et racistes : le National Socialist Order, le Russian Imperial Movement, la Sonnenkrieg Division et The Base.
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