Le Premier ministre français François Bayrou à l'Assemblée, le 3 février 2025. Photo Bertrand GUAY / AFP
Le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN), qui prendra sa décision mercredi matin, ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver "l'instabilité" en France, a affirmé mardi son président Jordan Bardella. M. Bardella a en outre souligné que cette censure n'avait "mathématiquement" aucune chance d'être adoptée après le refus des socialistes, la veille, de la voter.
Le Premier ministre centriste François Bayrou a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget 2025, en le faisant adopter sans vote.
Le Parti socialiste a annoncé qu'il ne voterait pas la censure, contrairement à fin 2024, où le prédécesseur de M. Bayrou, Michel Barnier (droite), avait été forcé de démissionner après avoir avoir été censuré par une large majorité de députés de gauche et d'extrême droite sur le budget. Même s'il "demeure un budget de droite", le groupe socialiste a évoqué l'"esprit de responsabilité" et "l'intérêt du pays" pour justifier sa décision.
De son côté, M. Bardella a expliqué sur les médias Europe1/Cnews qu'"il faut éviter l'incertitude" alors que "beaucoup de nos compatriotes (...) sont extrêmement inquiets d'une instabilité qui pourrait s'installer dans la durée".
"Cette instabilité pourrait avoir des conséquences plus lourdes pour l'économie que lors de la précédente censure au mois de décembre du gouvernement Barnier", a-t-il expliqué. Tout en estimant avoir "arraché des victoires" sur le budget, M. Bardella a maintenu que "c'est un mauvais budget qui demande des efforts toujours aux mêmes et ne fait pas les bonnes économies". En revanche, M. Bardella n'a pas exclu que le gouvernement puisse ensuite "tomber sur un autre sujet".
Confrontée à une dette publique record, la France navigue en eaux troubles depuis la dissolution de l'Assemblée nationale début juin, décidée par le président Emmanuel Macron dans la foulée de la déroute de son camp aux élections européennes. Depuis les législatives, aucune majorité ne s'est dégagée à l'Assemblée, divisée en trois blocs (gauche, centre-droit, extrême droite). Le pays en est depuis à son troisième Premier ministre et toujours sans budget pour l'année en cours.
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