
Le président élu Donald Trump. Rebecca Cook/Reuters
Donald Trump a débarqué samedi soir à Washington pour une réception dans l’un de ses golfs, un lancement de quatre jours de festivités dont le point d’orgue sera son investiture lundi comme 47e président des États-Unis.
Avant d’arriver avec son épouse Melania et leur fils Barron depuis leur fief de Mar-a-Lago, en Floride, il a promis qu’il signerait un nombre « record » de décrets présidentiels « immédiatement après » sa prestation de serment au Capitole de la capitale fédérale. Dans un entretien téléphonique avec la chaîne NBC News, le milliardaire républicain, déjà président de 2017 à 2021 et qui a réussi un retour au sommet retentissant, a évoqué une « fourchette d’au moins » une centaine de ces décrets, prérogatives du pouvoir exécutif. Expulsion de millions de clandestins, hausse de droits de douane contre les voisins mexicain et canadien et le rival chinois, dérégulation dans l’énergie et le climat, grâces pour ses partisans de l’assaut du Capitole en janvier 2021 : Donald Trump a maintes fois promis de défaire ce qu’a construit le gouvernement de son ennemi, le président démocrate Joe Biden qui quittera le pouvoir lundi à midi. « Dès que j’aurai prêté serment, je lancerai le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine », avait-il assuré en campagne pour sa réélection le 5 novembre.
Les immigrés clandestins
L’expulsion d’immigrés clandestins – qui seraient environ 11 millions dans un pays de quelque 340 millions d’habitants – « débutera très, très rapidement », a répété le tribun samedi. Mais il a refusé de « dire dans quelles villes car les choses sont en train de bouger ». L’un de ses bras droits, Tom Homan, hostile à l’immigration et nommé « tsar » pour la protection des frontières, a parlé vendredi sur Fox News d’opérations de police, dès mardi, pour interpeller et expulser des sans-papiers à Chicago, mégapole démocrate.
Mais cet ex-directeur de l’Agence fédérale pour le contrôle des frontières et de l’immigration (ICE) sous le premier mandat Trump a fait machine arrière samedi soir dans le Washington Post : aucune « décision n’a encore été prise », même si « nous arrêterons des gens dans tout le pays ». Vent debout contre le second gouvernement Trump, des milliers de personnes – dont nombre de femmes – ont manifesté samedi à Washington sous une fine pluie froide. Susan Duclos, venue de Floride avec sa fille, a dit sa « peur » et sa « colère » face au retour du conservateur à la rhétorique d’extrême droite.
« Marche du peuple »
Cette « marche du peuple » était organisée par des groupes de défense des libertés publiques et des droits sociaux, dont l’équipe des « marches des femmes » du 21 janvier 2017 qui avaient rassemblé des centaines de milliers de personnes à Washington, au lendemain de la première investiture de M. Trump. Huit ans après, il deviendra le 20 janvier le 47e président américain, acmé de quatre jours de festivités, chamboulées toutefois par un froid polaire (entre -12 °C et -6 °C).
C’est donc à l’intérieur du Capitole, sous sa rotonde, et non à l’extérieur, sur ses marches, que Donald Trump prêtera serment.
« Je pense qu’on a pris la bonne décision (...) Cela aurait représenté un risque pour plein de gens », a justifié sur NBC News l’homme de 78 ans. Il donnait samedi soir une première réception, avec feu d’artifice, dans l’un de ses golfs en Virginie, État frontalier de la capitale fédérale. Donald Trump est attendu dimanche matin au cimetière militaire d’Arlington, juste de l’autre côté du Potomac qui arrose Washington, avant un meeting dans une grande salle de sport et de concert avec ses partisans, la Capital One Arena.
C’est dans cette enceinte de 20 000 places que sera retransmise son investiture, avant qu’il ne rejoigne le public pour un discours.
Le nouveau président participera ensuite à trois galas, parmi la dizaine de fêtes prévues en ville lundi soir. Les quatre jours de festivités se termineront mardi matin à la cathédrale de Washington.
Renforcer la sécurité
Lundi, la Maison-Blanche, le Capitole et une partie du parcours de la parade sont déjà barricadés. Quelque 48 kilomètres de clôtures anti-escalade ont été érigées autour du périmètre de sécurité, un record. Environ 25 000 policiers et militaires seront chargés de protéger la ville, selon Matt McCool, un agent du Secret Service, le service chargé de la protection des personnalités politiques. « Nous avons un plan de sécurité un peu plus solide » que les années précédentes, a-t-il dit cette semaine, ajoutant qu’un « ensemble de mesures de sécurité visibles et invisibles » avaient été mises en place et que les invités à la cérémonie seront soumis à des contrôles approfondis. Des tireurs d’élite seront postés sur les toits, des équipes sur le terrain et des drones sillonneront le ciel. « Ce qui est différent, c’est que nous sommes dans un environnement plus menaçant », a fait remarquer l’agent McCool. « Tous les quatre ans, notre ville s’implique dans une transition pacifique du pouvoir. Nous sommes fiers de cette responsabilité », a déclaré à la presse la maire démocrate de Washington, Muriel Bowser. La police veillera à ce que les gens puissent « manifester et se rassembler de manière pacifique », a déclaré Muriel Bowser. Mais « la violence, la destruction et les comportements illégaux ne seront pas tolérés ».
Source : AFP