
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, à Meerab, le 9 mai 2024. Photo tirée de son compte X
Le chef des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, a reçu mercredi à Meerab le député Farid Boustany, proche du Courant Patriotique Libre (CPL, aouniste), une rencontre rare, compte tenu de la complexité des relations entre les deux partis chrétiens rivaux, particulièrement à l'approche de la séance parlementaire dédiée à l'élection présidentielle.
Les discussions, en présence de Razi el-Hajj, député FL, ont porté sur « la nécessité urgente d'élire un président réformateur et de s'attaquer à la paralysie politique et économique qui s’aggrave au Liban », a déclaré Farid Boustany dans un communiqué relayé par l’Agence nationale de l’information (ANI, officielle), dans lequel il qualifie la réunion de « fructueuse et constructive », tout en mettant en avant l'importance du dialogue entre parties opposées.
Les derniers développements au Liban ont également été abordés au cours de la réunion, qui a insisté sur « la nécessité urgente d'élire un président apte à travailler en harmonie avec le gouvernement et le Parlement », a encore déclaré le député du Chouf.
Le Liban est sans chef d'État depuis le 31 octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun, en raison de tensions politiques liées à des divergences entre le Hezbollah et ses adversaires notamment les Forces libanaises. La dernière séance électorale, la 12e depuis novembre 2022, s’était tenue le 14 juin 2023.
Les échanges politiques se sont intensifiés ces derniers temps dans le but d’assurer l’entente la plus large possible autour d’un candidat afin de faciliter son élection à la présidence, tandis que des divisions ont émergé entre différents partis.
Une session parlementaire est prévue le 9 janvier pour élire un nouveau chef de l’État, alors que le gouvernement actuel, présidé par Nagib Mikati, est démissionnaire depuis mai 2022, suite à l'expiration du mandat de la Chambre sortante après les élections législatives de la même année.
À la mi-décembre, Samir Geagea avait déclaré être prêt à se porter candidat à la présidentielle s'il parvenait à obtenir suffisamment de soutien politique. De son côté, Farid Boustany a précisé qu’il n’était pas « un candidat traditionnel au sens propre du terme », mais que s’il obtenait le « soutien » nécessaire et que les « circonstances s’y prêtaient », il serait prêt à assumer ses « devoirs présidentiels ».
Le parlementaire a également souligné la nécessité de « renforcer le front intérieur, tant au niveau chrétien que national », afin de rétablir la stabilité et d'assurer une vie digne aux citoyens. Bien que les détails des candidats potentiels à la présidence n'aient pas été révélés, il a noté que les discussions ont reflété des « priorités communes », notamment par l'élection d'un « président capable de faire sortir le pays de l’impasse ».