![Berlin appelle la Turquie et Israël à la retenue en Syrie Berlin appelle la Turquie et Israël à la retenue en Syrie](https://s.lorientlejour.com/storage/attachments/1440/temp_medias_960923.jpg/r/1200/temp_medias_960923.jpg)
Un homme tenant une boîte de cigarettes fait des gestes et scande des slogans contre l'ancien président syrien Bachar el-Assad dans une rue de la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, le 11 décembre 2024. Photo AFP/OZAN KOSE
La cheffe de la diplomatie allemande a exhorté mercredi la Turquie et Israël à ne pas mettre en péril la possibilité d'une transition pacifique en Syrie après la chute de Bachar el-Assad dimanche.
« Si nous voulons une Syrie pacifique, l'intégrité territoriale du pays ne doit pas être remise en question et les voisins, comme les gouvernements turc et israélien, qui font valoir des intérêts sécuritaires, ne doivent pas mettre en péril le processus par leurs actions », a dit Annalena Baerbock au cours d'un point presse à Berlin.
« La Syrie ne doit pas redevenir le jouet de forces ou de puissances étrangères », a mis en garde la ministre allemande.
Ces derniers jours, l'armée israélienne a mené des centaines de frappes sur le territoire de son voisin, ciblant aussi bien des entrepôts d'armes chimiques que les défenses aériennes de la marine syrienne.
Parti en déplacement deux jours en Jordanie et Irak, notamment à la rencontre des soldats allemands présents dans le cadre de la coalition internationale contre l'organisation Etat islamique, le ministre de la Défense Boris Pistorius a lui en grande partie défendu ces frappes.
« Ce qu'Israël fait ici peut certainement être compris comme une mesure de sécurité, de protection, c'est-à-dire pour garantir la sécurité dans la région, mais aussi au-delà », a-t-il dit dans une déclaration transmise par le ministère.
« L'idée que des armes chimiques provenant d’usines syriennes, par exemple, pourraient finir entre de mauvaises mains et jouer un rôle dans des attaques à motivation islamiste n'importe où dans le monde est une idée difficilement supportable », a développé Boris Pistorius.
Mais ces mesures ne doivent « pas contribuer en fin de compte à une escalade », a-t-il ajouté.
Ces frappes sont sans fondement au regard du droit international, ont affirmé mercredi des experts de l'ONU, affirmant que le désarmement « préventif » ouvrait la porte au « chaos mondial ».
Quant aux répercussions des événements syriens en Allemagne, Annalena Baerbock a fustigé les appels de la droite et de l'extrême droite à renvoyer en Syrie les réfugiés, à peine le président Bachar el-Assad chassé du pouvoir.
Mme Baerbock a ainsi jugé « étrange » que ceux qui avaient appelé il y a quelques semaines à normaliser les relations avec le président Assad, pour faciliter les expulsions, « sachent déjà après 48 heures que tout le monde peut rentrer chez soi ».
En Allemagne - le pays de l'UE qui accueille la plus importante diaspora syrienne, près d'un million de personnes - le débat sur un renvoi des réfugiés bat son plein depuis dimanche.
En pleine campagne électorale en vue des législatives du 23 février, un responsable de l'opposition conservatrice, Jens Spahn, a ainsi proposé d' »affréter des avions » et d'allouer une prime de mille euros à « tous ceux qui veulent rentrer en Syrie ».
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