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La panique s'empare de Damas face à l'avancée rebelle

Paniqués, les habitants de Damas se sont précipités samedi pour faire des réserves de nourriture et de médicaments pendant que les magasins fermaient leurs portes, à l'annonce par les rebelles qu'ils avaient commencé à encercler la capitale syrienne.

A Jaramana, une banlieue de Damas, comme à Deraa, une ville du sud de la Syrie, ou à Hama, dans le centre, des manifestants ont déboulonné des statues de l'ancien président Hafez al-Assad, le père de l'actuel chef de l'Etat.

"J'ai très peur, pour moi et pour ma petite fille à naître", a témoigné Rania, une habitante de Damas enceinte de huit mois, qui n'a pas pu trouver les médicaments dont elle a besoin, parce que les pharmacies avaient déjà fermé.

"J'ai essayé dès ce matin de trouver des médicaments mais je n'ai pas réussi", a-t-elle raconté à l'AFP, ajoutant qu'elle était rentrée chez elle, les mains vides, sur l'insistance de son mari.

"La situation n'était pas comme ça quand je suis sortie ce matin. Tout à coup, tout le monde a pris peur", a-t-elle ajouté.

Des rebelles arrivés depuis le sud ont annoncé samedi qu'ils avaient commencé à encercler Damas. Un de leurs chefs, Hassan Abdel Ghani, a affirmé en début d'après-midi que les combattants étaient à moins de 20 kilomètres de l'entrée sud de la ville.

Le ministre de l'Intérieur, Mohammed al-Rahmoun, a affirmé qu'un cordon de sécurité "très solide" était en place pour protéger la capitale, tandis que l'armée a annoncé renforcer ses lignes de défense notamment autour de Damas.

L'offensive rebelle menée par les islamistes radicaux du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a commencé le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, avant que les combattants ne s'emparent en quelques jours de vastes territoires parmi lesquels les grandes villes d'Alep, dans le nord, et de Hama.  

Dans le centre de Damas paralysé par les embouteillages, les habitants se sont précipités devant les distributeurs bancaires pour retirer de l'argent, alors qu'un vent de panique d'une rare intensité s'emparait de la ville, ont raconté des habitants à l'AFP.

Trois habitants, qui ont refusé de donner leur nom pour des raisons de sécurité, ont raconté qu'ils avaient tenté de trouver de la nourriture ou des médicaments pendant que les magasins fermaient. 

Des rumeurs selon lesquelles le président Bachar al-Assad, vu en public pour la dernière fois dimanche dernier, avait pris la fuite, ont ajouté à l'anxiété générale, malgré le démenti de ses services.

- "La Syrie est à nous" -

Les forces de sécurité et l'armée étaient déployées dans le quartier de Mezzeh, où sont installées les ambassades, les bureaux des Nations unies et ceux des services de sécurité.

A quelques kilomètres de là, à Jaramana, des manifestants hostiles au régime ont renversé une statue d'Hafez al-Assad, ont raconté des témoins à l'AFP.

D'autres statues ont été renversées à Hama, prise jeudi par les rebelles, lors de scènes évoquant les manifestations massives en faveur de la démocratie qui avaient déferlé sur le pays en 2011. 

A Jaramana, une banlieue peuplée en majorité de Druzes, de chrétiens et de familles déplacées par la guerre civile, des vidéos authentifiées par l'AFP ont montré de jeunes hommes criant: "La Syrie est à nous. Elle n'appartient pas à la famille Assad". 

Un témoin joint par téléphone a dit avoir vu "des dizaines de manifestants" renverser une statue sur une place qui porte le nom d'Hafez al-Assad. 

Un autre témoin arrivé plus tard a affirmé avoir vu la statue démolie.

Un habitant de Damas âgé de 35 ans, prénommé Mohammed, a confié à l'AFP ressentir "un mélange de stupeur, de peur et d'inquiétude quant à l'avenir". 

"Rien n'est comparable à ce que nous vivons aujourd'hui. Je pense que nous vivons des jours qui entreront dans l'histoire", a-t-il déclaré.

mam-lar/aya/sg/vl

© Agence France-Presse



Paniqués, les habitants de Damas se sont précipités samedi pour faire des réserves de nourriture et de médicaments pendant que les magasins fermaient leurs portes, à l'annonce par les rebelles qu'ils avaient commencé à encercler la capitale syrienne.

A Jaramana, une banlieue de Damas, comme à Deraa, une ville du sud de la Syrie, ou à Hama, dans...