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Sit-in des proches des victimes du 4-Août, le premier après deux mois d'interruption

Sit-in des proches des victimes du 4-Août, le premier après deux mois d'interruption

Des proches des victimes de l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth devant la statue de l’Émigré, en face du port, le 4 décembre 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-le-Jour

Les familles des victimes de l’explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont repris mercredi 4 décembre leur sit-in sous la statue de l’Émigré, en face du port. Ce rassemblement, organisé chaque mois depuis plus de quatre ans, avait été interrompu en octobre et novembre en raison de l’intensification des affrontements entre le Hezbollah et Israël.

Pour la première fois depuis le drame qui a coûté la vie à 235 personnes et blessé plus de 6.500 autres, ces familles n’avaient pas tenu leur rassemblement mensuel les vendredi 4 octobre et lundi 4 novembre derniers. « Une agression, quelle que soit son ampleur, n'en efface pas une autre. En principe, l'agression contre le Liban a été stoppée et nous espérons que cela soit définitif, mais l'affaire de l'explosion du port est toujours bloquée », a dénoncé le collectif de familles de victimes, cité par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

« Avec la guerre au Liban, nous avions arrêté notre mobilisation mensuelle. Nous la reprenons aujourd'hui, car la même classe politique continue de violer la loi », fustige le groupe, qui condamne « une volonté de masquer la vérité ».

Un autre collectif de proches de victimes, mené par Ahmad Hoteit et hostile au juge Tarek Bitar, a également tenu un rassemblement mercredi après une interruption similaire.

Une mobilisation des parents des victimes de la double explosion du 4 août 2020 devait se tenir en journée en amont du Conseil des ministres pour protester contre le rétablissement à son poste d’un ancien membre du Conseil supérieur des douanes, Hani Hajj Chéhadé, arrêté dans le cadre de l’enquête sur cette tragédie qui a marqué Beyrouth.

Cependant, l’examen de ce dossier -l’article 26- , qui faisait partie de plus de 50 points de l’ordre du jour de la séance du Conseil des ministres, a finalement été annulé, selon des informations relayées par la presse locale. 

« Quelle importance a cet article de l'ordre du jour, quelle urgence ? Surtout dans ce contexte de crise, dans un pays détruit, une crise des déplacés et une crise économique ? », dénoncent les familles des victimes. « Hani Hajj Chehadé fait l'objet de poursuites, s'il n'avait été libéré par un juge sans aucune compétence pour le faire, qui abuse de son pouvoir et franchit les limites de son poste, il serait encore aux arrêts », poursuit le texte, qui exhorte à réviser cette décision.

Ancien membre du Conseil supérieur des douanes, M. Hajj Chéhadé avait été arrêté, en août 2021, par le juge d’instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, après avoir fait l’objet, en novembre 2020, de poursuites du parquet de cassation, et avait été convoqué par le prédécesseur du juge Bitar, Fadi Sawan, récusé en février 2021. Le fonctionnaire occupait le poste de directeur régional des douanes entre 2014 et 2017. Le juge d’instruction l’avait interrogé à deux reprises, durant de longues heures, sachant que le stock de nitrate d’ammonium à l’origine de la catastrophe ayant causé l'explosion avait été débarqué au port de Beyrouth en 2014. Les griefs seraient notamment «des fautes graves liées à l’exercice de ses fonctions».

Hani Hajj Chéhadé était resté en état d’arrestation jusqu’en janvier 2023, date à laquelle l’ancien procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, l’avait remis en liberté, avec 16 autres détenus dans l’affaire. Une démarche qui s’était inscrite dans le cadre de tentatives de torpiller l’enquête menée par Tarek Bitar. Lesquelles tentatives perdurent jusqu’à présent, la police judiciaire ayant reçu l’ordre de ne pas obéir aux instructions de ce juge, concomitamment à la décision de remise en liberté.

Les familles des victimes de l’explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont repris mercredi 4 décembre leur sit-in sous la statue de l’Émigré, en face du port. Ce rassemblement, organisé chaque mois depuis plus de quatre ans, avait été interrompu en octobre et novembre en raison de l’intensification des affrontements entre le Hezbollah et Israël.Pour la première fois depuis le drame qui a coûté la vie à 235 personnes et blessé plus de 6.500 autres, ces familles n’avaient pas tenu leur rassemblement mensuel les vendredi 4 octobre et lundi 4 novembre derniers. « Une agression, quelle que soit son ampleur, n'en efface pas une autre. En principe, l'agression contre le Liban a été stoppée et nous espérons que cela soit définitif, mais l'affaire de l'explosion du port est toujours bloquée », a...