Le président américain Joe Biden prononce un discours depuis le jardin de roses à la Maison-Blanche, le 26 novembre 2024, à Washington, évoquant l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Kevin Dietsch/Getty Images/AFP.
L'administration Biden maintient un contrat de vente d'armes de 680 millions de dollars à Israël, a indiqué mercredi un responsable américain au courant du projet, même après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu négocié par les États-Unis au Liban entre Israël et le Hezbollah. Le contrat, qui a été initialement signalé par le Financial Times, comprend des milliers de kits de munitions à guidage précis (JDAM) et des centaines de bombes de petit diamètre, selon le responsable, qui s'est exprimé sous condition d'anonymat. En préparation depuis plusieurs mois, il a d'abord été présenté aux commissions du Congrès en septembre, avant d'être examiné en octobre, a-t-il expliqué.
Ce contrat fait suite à une vente de 20 milliards de dollars en août d'avions de chasse et d'autres équipements militaires à Israël. Reuters a rapporté en juin que Washington, le plus grand allié et fournisseur d'armes d'Israël, avait envoyé à Israël plus de 10 000 bombes hautement destructrices de 2 000 livres (900 kilos) et des milliers de missiles Hellfire depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.
La nouvelle intervient moins d'une journée après l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la confrontation la plus meurtrière depuis des années entre Israël et le parti pro-iranien du Hezbollah, alors qu'Israël combat toujours le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.
Au moins deux cas d'utilisation de kits JDAM par l'armée israélienne ont été documentées au Liban : le 27 septembre, lors de la frappe multiple ayant tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans la banlieue sud de Beyrouth, selon des médias américains, et, selon l'organisation Human Rights Watch, celle du 25 octobre à Hasbaya ayant tué trois journalistes libanais.
Dans son allocution télévisée de mardi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait mentionné la nécessité de reconstituer les stocks d'armes comme étant l'une des raisons qui présidait au cessez-le-feu. « Et je le dis ouvertement, il n'est pas secret qu'il y a eu des retards importants dans les livraisons d'armes et de munitions. Ces retards seront bientôt résolus », avait-il déclaré.
Les discussions sur cette nouvelle vente d'armes ont eu lieu alors qu'un groupe de sénateurs progressistes américains, dont Bernie Sanders, a déposé plusieurs résolutions pour bloquer la vente de certaines armes américaines à Israël, en raison des préoccupations relatives à la catastrophe humanitaire que subissent les Palestiniens à Gaza, finalement rejetées la semaine dernière au Sénat. Il s'agissait probablement de la dernière chance d'arrêter toute vente d'armes avant que le président élu républicain, Donald Trump, ne prenne ses fonctions en janvier.
La loi américaine exige que le Congrès soit informé des accords de vente d'armements majeurs à l'étranger. Un processus de révision informel permet aux responsables démocrates et républicains des comités des Affaires étrangères d'examiner ces accords avant une notification formelle au Congrès. Un porte-parole du département d'État a refusé de confirmer la vente mais a déclaré que le soutien des États-Unis à la sécurité d'Israël était « indéfectible » contre toutes les menaces appuyées par l'Iran, tout en ajoutant qu'Israël avait l'obligation morale de protéger les civils.
L'administration Biden a largement soutenu Israël après l'attaque menée par le Hamas en octobre 2023, tuant 1 200 personnes et prenant plus de 250 otages, selon les décomptes israéliens. Plus d'un an après le début de l'offensive israélienne sur Gaza, la plupart des 2,3 millions d'habitants ont été déplacés et l'enclave est en proie à la famine. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé à Gaza, plus de 43 922 Palestiniens ont été tués.
Cet article est une version traduite par L'Orient-Le Jour d'une dépêche publiée en anglais par l'agence Reuters.