
Des véhicules sont vus après que des agriculteurs, membres du syndicat agricole Coordination Rurale, aient mis en place un barrage le long de l'autoroute A9 pour bloquer le fret entre l'Espagne et la France, jusqu'à la frontière, au Boulou, dans le sud-ouest de la France, le 19 novembre 2024. Photo AFP ou licenciés/LIONEL BONAVENTURE
Les agriculteurs français font monter la pression mardi poursuivant leur mobilisation, moins d'un an après un mouvement de colère inédit dans les campagnes que la perspective d'un accord avec le Mercosur pourrait à nouveau embraser.
Ils étaient ainsi plusieurs dizaines à avoir établi à la mi-journée un barrage sur l'A9 au péage du Boulou (sud), proche de la frontière avec l'Espagne, bloquant des camions de marchandises mais laissant passer les voitures, a constaté l'AFP.
Les manifestants ont d'emblée commencé à demander leurs papiers à des chauffeurs de poids-lourds immatriculés en Espagne, pour contrôler les chargements.
Ils sont majoritairement issus de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français qui a annoncé des actions plus dures que la veille. L'alliance agricole majoritaire dans le pays FNSEA/Jeunes agriculteurs (JA) a relancé lundi la mobilisation avec des dizaines d'actions symboliques dans tout le pays.
"On va bloquer l'A9, mais aussi les dépôts de carburants, les ports, les centrales d'achat. On veut provoquer un chaos et une pénurie alimentaire", a assuré Serge Bousquet-Cassagne, figure de la CR dans le Sud-Ouest, présent au Boulou.
Sur l'A9, "fleuve de fruits et légumes qui arrivent d'Espagne", il envisage "un blocage durable (...) sur plusieurs jours". Parmi les autres actions menées mardi, à Agen (sud-ouest), des manifestants de la CR ont commencé à verser des déchets devant la préfecture.
"durcir un peu le mouvement"
"On est là pour durcir un peu le mouvement, sans vouloir forcément embêter la population, mais hélas, syndicalement, il n'y a que ça qui marche", a lancé Patrick Franken, tête de liste CR aux prochaines élections à la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne.
Le contexte est particulièrement tendu à l'approche des élections professionnelles du monde agricole, prévues en janvier en France.
Opposé comme les autres syndicats agricoles à la signature par l'Union européenne d'un accord de libre-échange avec des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), la Coordination rurale demande aussi des baisses de charges.
En parallèle, les troupes de l'alliance FNSEA-JA restent mobilisées contre cet éventuel accord. Leur programme est calqué sur les deux jours du sommet du G20 au Brésil.
L'alliance majoritaire a choisi des artères au nom symbolique, comme le pont de l'Europe à Strasbourg, pour interpeller la Commission européenne qui semble déterminée à conclure cet accord.
Selon les autorités françaises, 14 actions étaient en cours vers 11H30 rassemblant près de 900 agriculteurs et plus de 300 engins agricoles.
La classe politique du pays affiche une rare unanimité dans l'opposition au projet d'accord UE/Mercosur.
"J'entends la colère, les tensions, l'incompréhension des agriculteurs sur le projet d'accord UE-Mercosur. La France y est fermement opposée", a rappelé sur X le Premier ministre français Michel Barnier, en annonçant son intention de faire une déclaration à l'Assemblée nationale suivie d'un débat et d'un vote sur ce traité.
Et la porte-parole de l'exécutif, Maud Bregeon a assuré que la France continuerait "à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire" avec la Commission européenne sur le sujet.
La France, a reçu l'appui de l'Italie mais le chancelier allemand Olaf Scholz a réaffirmé que l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur "devait enfin être bouclé".
Depuis le sommet du G20 de Rio au Brésil, le président français Emmanuel Macron a affirmé lundi que la France n'était "pas isolée", estimant que plusieurs pays la "rejoignent" dans son opposition contre la mouture actuelle de l'accord. Il a cité les "Polonais, Autrichiens, Italiens et plusieurs autres en Europe".
Négocié depuis plus de 20 ans, ce traité prévoit notamment des quotas d'importation de viande bovine avec des droits de douane réduits ou nuls en Europe. Ses partisans estiment qu'il favoriserait l'exportation de voitures, machines ou produits pharmaceutiques de l'Union européenne.
Pour les agriculteurs, le traité fait office de repoussoir. Mais les manifestants dénoncent aussi normes excessives, concurrence déloyale, revenus et considération insuffisants.
Des revendications presque identiques à celles de l'hiver dernier, quand une mobilisation historique des agriculteurs avait abouti à 70 engagements gouvernementaux. Des manifestations agricoles avaient eu lieu également en Espagne, en Allemagne, en Grèce ou encore en Pologne.
Mardi à Londres, des milliers d'agriculteurs britanniques se sont rassemblés mardi pour protester eux contre une taxe controversée sur la succession de certaines fermes annoncée par le gouvernement travailliste.
Les agriculteurs français font monter la pression mardi poursuivant leur mobilisation, moins d'un an après un mouvement de colère inédit dans les campagnes que la perspective d'un accord avec le Mercosur pourrait à nouveau embraser.
Ils étaient ainsi plusieurs dizaines à avoir établi à la mi-journée un barrage sur l'A9 au péage du Boulou (sud), proche de la frontière avec l'Espagne, bloquant des camions de marchandises mais laissant passer les voitures, a constaté l'AFP.
Les manifestants ont d'emblée commencé à demander leurs papiers à des chauffeurs de poids-lourds immatriculés en Espagne, pour contrôler les chargements.
Ils sont majoritairement issus de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français qui a...
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