La photographe de l'AFP Christina Assi, le 13 octobre 2023 à la frontière entre le Liban et Israël. Photo Christina ASSI / AFP
Des élus américains ont réclamé mardi l'ouverture d'une « enquête indépendante » concernant la frappe israélienne au Liban il y a un an, au cours de laquelle un journaliste américain travaillant pour l'Agence France-Presse a été blessé.
« Compte tenu de l'inaction du gouvernement du Premier ministre (israélien) Benjamin Netanyahu, les Etats-Unis doivent ouvrir une enquête indépendante sur cet incident », écrivent ces élus, dont le sénateur Bernie Sanders, dans une lettre adressée au président Joe Biden, au chef de la diplomatie Antony Blinken et au ministre de la Justice Merrick Garland.
« Cela fait maintenant plus d'un an que (Dylan) Collins a été blessé lors d'une frappe israélienne ciblée alors qu'il était en mission pour l'AFP. A ce jour, M. Collins n'a reçu aucune explication concernant cette attaque, et aucune mesure n'a été prise pour exiger des comptes », relèvent-ils en appelant à ce que l'enquête soit confiée au ministère de la Justice.
Le 13 octobre 2023, une frappe imputée à l'armée israélienne dans le sud du Liban a tué un journaliste vidéaste de l'agence Reuters, Issam Abdallah, et blessé six autres reporters: deux de Reuters, deux de la chaîne qatarie Al Jazeera et deux de l'Agence France-Presse (AFP), Dylan Collins et la photographe Christina Assi, qui a dû subir une amputation de la jambe droite.
Des enquêtes indépendantes menées par l'AFP, Human Rights Watch et Amnesty International ont conclu à l'utilisation d'un obus de char de 120 mm d'origine israélienne.
Selon les élus américains, « une enquête est nécessaire pour confirmer les détails de l'attaque, obtenir une explication sur les raisons de son exécution, identifier les responsables tout au long de la chaîne de commandement et exiger des comptes à ceux qui ont ordonné et exécuté l'attaque ». « Bien que le gouvernement Netanyahu ait affirmé avoir ouvert une enquête sur cet incident, aucun survivant ou autre témoin n'a été contacté pour témoigner », ajoutent-ils.
Les élus soulignent encore que les Etats-Unis doivent « établir de manière crédible si l'attaque israélienne a violé la loi américaine » régissant l'utilisation de l'aide militaire américaine.
Ces parlementaires, onze démocrates et un « indépendant », qui plaident pour un arrêt de l'aide militaire des Etats-Unis à Israël, évoquent à cet égard que le Congrès doit encore donner son feu vert à la livraison de nouvelles armes et munitions, y compris « 32.739 cartouches de chars de 120 mm supplémentaires », le même type d'obus de chars que ceux utilisés contre M. Collins et ses collègues journalistes.
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