Au lendemain d’un débat acrimonieux, où Kamala Harris a bousculé Donald Trump et le républicain a accusé sa rivale d’inaction, les deux candidats à la présidentielle américaine repartaient mercredi au contact des électeurs.
Dans cette course à la
Maison-Blanche forte en rebondissements, la candidate démocrate peut désormais compter sur un soutien de poids : celui de Taylor Swift, artiste aux millions de fidèles, qui a loué en elle une « dirigeante douée et solide » (voir par ailleurs).
Donald Trump n’a de son côté pas réellement apprécié. « Je n’étais pas un fan de Taylor Swift (...). Elle semble toujours soutenir un démocrate et elle en paiera probablement le prix sur le marché » des ventes musicales, a déclaré le candidat républicain mercredi dans une interview très matinale sur Fox News.
Kamala Harris et Donald Trump participaient dans la journée de façon séparée à des cérémonies honorant la mémoire des victimes des attentats du 11-Septembre, notamment à New York. Avant de repartir à l’assaut des six ou sept États-clés qui décideront du résultat de la présidentielle du 5 novembre et dans lesquels les deux candidats sont au coude-à-coude : Caroline du Nord et Pennsylvanie pour elle, Arizona et Nevada pour lui.
Trump poussé dans ses retranchements
Avortement, immigration, économie : sur scène à Philadelphie, Kamala Harris et Donald Trump ont âprement débattu des principaux thèmes qui préoccupent les Américains à moins de deux mois de l’élection.
La vice-présidente de 59 ans a poussé le tempétueux septuagénaire dans ses retranchements, d’abord en énumérant les situations de détresse dans lesquelles ont pu se retrouver des femmes vivant dans des États ayant sévèrement restreint le droit à l’avortement.
Puis en moquant la taille de ses meetings de campagne et en assurant que le président russe Vladimir Poutine ne « ferait qu’une bouchée » de Donald Trump.
Visiblement agacé, le républicain a contre-attaqué en accusant la vice-
présidente d’avoir « copié » le programme économique du président Joe Biden et de laisser « des millions de personnes affluer dans notre pays depuis les prisons, les établissements psychiatriques et les asiles d’aliénés » de l’étranger.
Mais le républicain a aussi multiplié les déclarations brouillonnes et les contre-vérités, reprenant à son compte l’accusation mensongère de son camp selon laquelle des migrants mangeraient des animaux de compagnie dans une ville américaine. Sous le regard médusé des deux modérateurs de la chaîne ABC.
Lors de son interview mercredi à Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, Donald Trump a soutenu que le débat de la veille avait été « truqué » par ABC. « C’était une affaire truquée, comme je l’avais présumé, quand vous regardez le fait qu’ils corrigeaient tout (ce que je disais) et qu’ils ne la corrigeaient pas, elle », a-t-il déclaré à propos des journalistes d’ABC, qui sont revenus au cours de l’émission sur ses affirmations trompeuses.
Quel impact ?
Pour Julian Zelizer, professeur à l’Université de Princeton, Kamala Harris « a poussé (Donald Trump) vers le genre de discours illustrant le chaos qu’il a apporté sur la scène politique ». Mais il rappelle que le débat « ne va peut-être pas (faire) bouger beaucoup les sondages ».
Si ces rendez-vous télévisés sont toujours des moments forts de la campagne électorale, leur impact sur le scrutin est en effet souvent limité.
À une exception notable : le débat de juin entre Joe Biden et Donald Trump, qui avait grandement précipité le retrait du président démocrate de la course – un des plus grands bouleversements politiques de l’histoire moderne.
Une nouvelle confrontation entre Kamala Harris et Donald Trump avant le scrutin de novembre n’est pas à exclure : la candidate démocrate a mis son rival républicain au défi de débattre une seconde fois.
Un échange entre leurs colistiers est, lui, prévu le 1er octobre, à New York.
Source : AFP