Des rapporteurs de l'ONU inquiets des conditions dans la prison de Jau

Trois rapporteurs de l'ONU ont appelé jeudi Bahreïn à prendre des mesures immédiates pour garantir les droits des détenus dans la prison de Jau (sud), pointant du doigt les allégations faisant état de mauvaises conditions de vie.

Jau est la plus grande prison pour du royaume. C'est dans ce centre de détention que se trouvent, selon des ONG, la plupart des opposants et des militants arrêtés depuis la répression du soulèvement de 2011, dans le sillage du Printemps arabe.

Dans un communiqué, ils demandent à Bahreïn "de garantir des conditions de détention préservant la sécurité et les critères d'hygiène à toutes les personnes qui s'y trouvent".

"Nous exhortons le gouvernement à rétablir sans délai des conditions appropriées dans toutes les parties de la prison de Jau. Nous demandons également au gouvernement d'entamer un dialogue réel avec les prisonniers et leurs familles afin d'améliorer les conditions de détention", ont-ils ajouté.

"Nous avons reçu des allégations inquiétantes selon lesquelles depuis mars 2024, en réponse aux protestations des prisonniers pour de meilleures conditions, les détenus de certains bâtiments de la prison se voient souvent refuser les soins médicaux nécessaires et n'ont pas d'accès régulier à une nourriture adéquate et à de l'eau potable", écrivent les Rapporteurs.

Le communiqué, signé par les rapporteurs spéciaux sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri; sur la torture, Alice Jill Edwards; et sur le droit à la santé physique et mentale, Tlaleng Mofokeng, indique qu'ils ont fait part de leurs préoccupations et demandes auprès du gouvernement.

"Les assertions selon lesquelles les autorités ont coupé l'air conditionné, exposant les prisonniers à une chaleur extrême, avec des températures atteignant 50°C, sont particulièrement inquiétantes", ont ajouté ces experts indépendants, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'expriment pas au nom de l'organisation.

"Les diverses restrictions en matière de déplacement imposées aux prisonniers et, plus récemment, l'interruption des communications avec les familles doivent cesser", ont-ils également demandé. 

Selon les rapporteurs, "les familles des prisonniers ont soulevé la question auprès des organes de contrôle nationaux à plusieurs reprises et, malgré les assurances données, la situation n'aurait pas changé".