Les premiers Jeux olympiques ont vu le jour dans la ville grecque d’Olympie en 776 avant notre ère. Ces jeux, ainsi que de grandes compétitions sportives et artistiques, se sont poursuivis et ont proliféré, avant de s’interrompre à la fin du IVe siècle, sans doute sous l’empereur Théodose, à l’origine de l’interdiction des cultes païens. Ces concours ou agones se déroulaient dans l’ensemble du monde méditerranéen, le Proche-Orient y tenant une place non négligeable, et ce dès l’époque hellénistique. C’est en effet après la conquête de Tyr par Alexandre en 332 avant J-C que les premiers jeux auraient été introduits au sein de la sphère phénicienne et qu’ils se seraient propagés à toutes les cités voisines, perdurant jusqu’à la fin de la période romaine. Ces compétitions revêtaient un aspect éminemment politique, contribuant à propager un mode de vie grec puis romain. Elles étaient aussi étroitement liées aux cultes locaux : c’est en effet aux divinités tutélaires de chaque cité qu’elles étaient consacrées.
Les Herakleia de Tyr
Les jeux de Tyr, institués par Alexandre le Grand, furent pérennisés sous le nom d’Herakleia, car célébrés en l’honneur du dieu de la cité, Héraclès. À l’époque romaine, on les retrouve sous la dénomination d’Actia Herakleia, vraisemblablement pour célébrer la victoire d’Auguste sur Marc Antoine à Actium, et aussi comme Herakleia Kommodeia, en référence à l’empereur Commode. Les organisateurs des jeux étaient présidés à Tyr par un certain Flavios Septimios Héraclitos Népos. Ces jeux, devenus célèbres, se déroulaient tous les quatre ans, dans un gymnase cité dans une inscription du IIe siècle avant J-C, qui correspond sans doute à l’arène identifiée par des couches de sable repérées par les archéologues au centre du « monument à gradins » du site archéologique maritime.
Echmoun, Apollon et la pourpre à l’honneur à Saïda
Trois types de concours se déroulaient à Sidon : le premier était dédié au dieu Apollon, comme l’indique une inscription du IIIe siècle avant J-C ; le deuxième était organisé en l’honneur d’Asklépios, identifié au dieu Echmoun, comme l’atteste entre autres l’inscription d’une urne votive datée de 44-43 avant J-C, découverte dans la chapelle d’Astarté du site d’Echmoun, à l’entrée de Saïda ; le troisième concours nous est connu par le biais des monnaies romaines émises au IIIe siècle par l’empereur Elagabale, qualifié de periporphyros ou « entouré de pourpre », un terme faisant sans doute allusion à la robe de pourpre offerte aux vainqueurs, ce qui n’a rien de surprenant dans une ville réputée pour la production de cette teinture, obtenue à partir de ses célèbres murex.
Baalbeck, Beyrouth et Tripoli
Sur une inscription du IIe siècle gisant dans la cour du temple de Jupiter à Baalbeck, on peut lire qu’un prêtre de Jupiter, du nom de Marcus Licinius Pompenna, avait sponsorisé un spectacle de gladiateurs. Au siècle suivant, les monnaies frappées par l’empereur Gallien et son fils Valérien II à Héliopolis mentionnent les « concours sacrés, œcuméniques, capitolins, isélastiques », en l’honneur de la triade locale, Jupiter, Mercure et Vénus. Les cités de Berytus et de Tripoli n’étaient pas en reste puisqu’elles apparaissent sur les palmarès de certains champions recensant leurs victoires. À Beyrouth, les jeux avaient peut-être lieu dans le théâtre ou l’hippodrome récemment exhumés à Wadi Abou Jmil.
Les épreuves sportives
Les Jeux olympiques traditionnels comprenaient le pentathlon, constitué des épreuves suivantes : la course à pied, le saut en longueur avec des haltères, le lancer du disque, le lancer du javelot et la lutte. D’autres épreuves sportives étaient également au programme, comme la boxe, le pancrace et les courses hippiques. La course en armes clôturait généralement les jeux.
Quant aux disciplines pratiquées en Phénicie, la documentation épigraphique en indique quelques-unes. Ainsi, à Tyr, on pouvait assister au pentathlon et particulièrement à la course à pied, à celle en armes, à la lutte et au pancrace ; à Sidon, à la lutte, au pugilat et au pancrace, à Beyrouth et à Tripoli, au pancrace également. Sans oublier les courses de chars et les spectacles de gladiateurs qui attiraient des foules considérables dans les hippodromes de Tyr, de Beyrouth et de Baalbeck.
À ces jeux qui prenaient place sur nos terres, concouraient non seulement des athlètes locaux mais aussi étrangers. Les courses à pied et en armes qu’Alexandre avait organisées à Tyr furent remportées par un Macédonien, du nom d’Antigone. Un certain Marcus Claudius Hèrakleidès avait été vainqueur aux Herakleia de Tyr et au Periporphyros de Sidon. Un célèbre pancratiaste, Ménandros d’Aphrodisias, fut quant à lui champion à Beyrouth.
Des champions sidoniens aux Jeux olympiques
Parmi les vainqueurs aux Jeux olympiques de l’époque, les Sidoniens étaient à l’honneur. Aux deux premiers siècles avant notre ère, les concurrents suivants s’étaient distingués : Diotimos, vainqueur à la course de chars aux prestigieux concours néméens dans le Péloponnèse, selon une inscription honorifique trouvée à Saïda même ; Poseidonios, vainqueur d’une course aux Panathénées ; Dionysios, vainqueur de lutte aux jeux de Thésée ; Sillis, vainqueur de lutte au concours d’Apollon à Délos ; Asclépiade, vainqueur du stadion lors des 189es Jeux olympiques. À l’époque romaine, selon Eusèbe de Césarée, quatre autres Sidoniens avaient été couronnés de succès aux Jeux olympiques à l’épreuve du stadion : Asclepiades, Callicles, Callistus et Eustolus. Deux athlètes provenant de Beyrouth, Dionysios et Asklepiodoros, avaient été nommés vainqueurs du stadion à Kos en 169 avant J-C. Enfin, un Phénicien, Aurelius Helix, dont on ne connaît pas l’origine exacte, passait pour être le meilleur boxeur et pancratiaste de son époque, aux IIe et IIIe siècles.
Comme toujours et en avance de toutes les Olympiades, la FINALE PHÉNICIENNE (sans preuve) se faisait par un MARATHON ( ?) , aller-retour , Sydwn/ Sayette / Sidon ET Ancharadus/Tyr. Ce circuit a remplacé le MARATHON -annulé - Sydwn – Acco /Acre/ St. Jean d’Acre (conflits familiaux, territoriaux). Toutes ces festivités dépérissent graduellement pour le bonheur de certains de nos vaillants courtisans, qui savent si bien coopérer avec n’importe quel « Occupant », DÉJÀ, bien avant de la venue du Monothéisme… c’est dans notre sang.
13 h 09, le 13 août 2024