Le président vietnamien To Lam, intronisé samedi à la tête du parti communiste, a promis d'accentuer encore une vaste campagne anticorruption qui a déjà touché des milliers de personnes dans le pays.
To Lam, 67 ans, a été nommé au poste le plus puissant du pays, celui de secrétaire général du parti communiste au pouvoir, samedi matin, deux semaines après le décès à 80 ans de son prédécesseur Nguyen Phu Trong.
"Je continuerai à accélérer la lutte anticorruption, quelle que soit la personne visée", a assuré To Lam samedi lors de la conférence de presse du parti ayant annoncé sa nomination. "Nous avons gagné la confiance du peuple et de nos amis internationaux dans notre combat", a-t-il affirmé.
Dans la région, le président chinois Xi Jinping l'a déjà félicité, selon la télévision d'Etat chinoise CCTV.
To Lam n'a pas précisé s'il abandonnerait la présidence du pays, qu'il occupe depuis mai, ou s'il continuerait à exercer cette fonction essentiellement protocolaire. Dans les heures suivant sa nomination, le parti communiste vietnamien (PCV) a annoncé avoir accepté la démission de quatre de ses membres pour "violation des règles du parti... et des règlements sur la prévention et la lutte contre la corruption et les phénomènes négatifs".
Ces quatre membres comprennent un vice-Premier ministre, le ministre des Ressources naturelles et de l'environnement et deux chefs de parti provinciaux, a indiqué le parti sur son site web.
Lutte anticorruption
Né en 1957 dans la province de Hung Yen, dans le Nord communiste, par opposition au Sud pro-américain de l'époque, To Lam est un pur produit du ministère de la Sécurité publique, qu'il a intégré après des études à l'académie de police. Il en devient le chef en 2016.
En 2011, année où Nguyen Phu Trong prend la direction du PCV, To Lam lui intègre le bureau politique du parti.
Avec To Lam à la Sécurité publique, les dissidents ont fait l'objet d'une surveillance accrue des autorités, accusées d'avoir arrêté et détenu arbitrairement des journalistes, des écologistes ou des défenseurs des droits humains.
La vaste campagne anticorruption baptisée "brasier ardent" a révélé des scandales financiers qui ont choqué l'opinion et a ébranlé le parti, la police, l'armée et les milieux d'affaires, habitués à des tractations en coulisses donnant une image de stabilité appréciée des investisseurs étrangers. Des milliers de personnes ont été traduites en justice pour fraude et corruption.
"To Lam n'a pas eu peur de faire tomber des personnes très importantes" et "il va recommencer", estime Carl Thayer, professeur à l'université de Nouvelle-Galles du Sud. "La prise de décision est désormais plus lente au Vietnam car les responsables ont peur de dépasser les limites et d'être accusés de corruption (...) To Lam doit résoudre ce problème", souligne Carl Thayer.
Du steak recouvert d'or
En accédant à la présidence, To Lam s'est assuré de la nomination d'un proche pour le remplacer à la tête de la police. Sous couvert de lutte anticorruption, To Lam a manœuvré pendant des années pour écarter ses rivaux dans la course à la succession de Nguyen Phu Trong.
Son ascension à la tête du pays n'aura connu qu'un seul accroc public. En 2021, un scandale a éclaté après la diffusion d'une vidéo le montrant en train de manger un steak recouvert de paillettes d'or à plusieurs centaines d'euros, dans un restaurant branché de Londres, après avoir visité la tombe de Karl Marx.
Un vendeur de nouilles qui a parodié le clip a été condamné par la suite à plusieurs années de prison, en dépit de l'appel des groupes de défense des droits humains à abandonner les accusations.
Le président vietnamien To Lam, intronisé samedi à la tête du parti communiste, a promis d'accentuer encore une vaste campagne anticorruption qui a déjà touché des milliers de personnes dans le pays.
To Lam, 67 ans, a été nommé au poste le plus puissant du pays, celui de secrétaire général du parti communiste au pouvoir, samedi matin, deux...
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