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Économie - Focus

Le grand désendettement du secteur privé libanais

En quatre ans et demi, 58,5 milliards de dollars de prêts, soit 89,4 % de l’enveloppe globale octroyée, ont été remboursés à des prix inférieurs à leur valeur initiale.

Le grand désendettement du secteur privé libanais

Vue sur Beyrouth. Photo G.B.

Avril 2018. Hadi achète sa clinique dentaire à crédit, pour un montant de 300 millions de livres libanaises (200 000 dollars à l’époque), avec des mensualités comprises entre 6,5 et 5,5 millions de livres. Cinq ans plus tard, alors que la monnaie nationale a entre-temps perdu plus de 98 % de sa valeur, sa dernière traite s’élevait à l’équivalent de 55 dollars, contre 4 300 initialement. Une aubaine pour ce dentiste, qui a pu rapidement s’adapter et facturer ses services en dollar, et acquérir ainsi de fait son bien à moitié prix.Fin 2021, alors que le dollar s’échangeait à plus de 20 000 livres, Élie opte, lui, pour une autre solution. Il veut profiter du fait que de nombreux déposants cherchent à sortir leur argent bloqué en banque (désormais connus en tant que « lollars ») – quitte à subir une importante décote – pour...
Avril 2018. Hadi achète sa clinique dentaire à crédit, pour un montant de 300 millions de livres libanaises (200 000 dollars à l’époque), avec des mensualités comprises entre 6,5 et 5,5 millions de livres. Cinq ans plus tard, alors que la monnaie nationale a entre-temps perdu plus de 98 % de sa valeur, sa dernière traite s’élevait à l’équivalent de 55 dollars, contre 4 300 initialement. Une aubaine pour ce dentiste, qui a pu rapidement s’adapter et facturer ses services en dollar, et acquérir ainsi de fait son bien à moitié prix.Fin 2021, alors que le dollar s’échangeait à plus de 20 000 livres, Élie opte, lui, pour une autre solution. Il veut profiter du fait que de nombreux déposants cherchent à sortir leur argent bloqué en banque (désormais connus en tant que « lollars ») – quitte à subir...
commentaires (8)

By allowing individuals and companies to reimburse their debt at a small fraction, BDL and the Lebanese state decided willy nilly to choose winners and losers, redistributing wealth without launching a financial rescue plan, without assessing the impact on the economy, poverty and unemployment rates. It is unlikely that depositors will get reimbursed with the ruling kleptocracy who was responsible for the crisis in the first place, still in charge.

Mireille Kang

22 h 07, le 26 juin 2024

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Commentaires (8)

  • By allowing individuals and companies to reimburse their debt at a small fraction, BDL and the Lebanese state decided willy nilly to choose winners and losers, redistributing wealth without launching a financial rescue plan, without assessing the impact on the economy, poverty and unemployment rates. It is unlikely that depositors will get reimbursed with the ruling kleptocracy who was responsible for the crisis in the first place, still in charge.

    Mireille Kang

    22 h 07, le 26 juin 2024

  • Juste se rappeler que les désendettements ce sont fait sur le dos des déposants.

    Bachir Karim

    16 h 06, le 26 juin 2024

  • Tant que les corrompus de la fonction publique et les banquiers vereux ne sont pas en prison, il ne faudra rien attendre de bon. Le diagnostique de la Banque Mondiale (et du FMI) est sans appel : la structure mafieuse du pouvoir refuse "deliberement" toute reforme...

    Michel Trad

    11 h 59, le 26 juin 2024

  • Il y a aussi un autre point important. Il s'agit des diverses taxes et donc du rôle de l'Etat et de ses administrations. Certaines taxes ont été ajustées à l'inflation ou au dollar frais relativement vite. Les pénalités (pour retards de paiement entre autres) ont été fixées à des valeurs supérieures au capacités de paiement du secteur privé sans réels services publics en face. La valorisation des biens a toujours été faite elle en fresh....En fait il faut se pencher sur un autre bénéficiaire de la crise : l'Etat qui a continué à prendre sans donner en retour

    Moi

    10 h 12, le 26 juin 2024

  • Si les banques pretent en fresh, elles peuvent se faire rembourser en fresh. C'est une hypocrisie d'ABL de dire que ce n'est pas possible ou risqué. Le secteur privé marchand contracte bien en dollars frais et n'a pas peur des risques.. C'est une autre hypocrisie de dire aussi que les banques manquent de liquidités. Elles ont du fresh, mais pretent 0

    Moi

    09 h 42, le 26 juin 2024

  • les banques ?? jamais,sauf s ils rendent aux gens leur argent, et leur depots en LL, bien sur a la valeur du jour des depots. alors...on pensera un peu a eux ...

    Marie Claude

    09 h 30, le 26 juin 2024

  • Donc tout le monde en a profité sauf les déposants, c’est ça?

    Gros Gnon

    08 h 35, le 26 juin 2024

  • Presque la moitié des banques libanaises se sont des banques Zombies, qui sont encore ouverts mais avec des liquidités qui sont presque nulles ou épuisées. Est-ce que c'est possible qu'un pays comme le Liban, dont l'économie est très minime, d'avoir plus de banques que dans un pays comme les Etats-Unis (la plus puissante économie dans le monde)?

    Ihab Ammoury

    07 h 38, le 26 juin 2024

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