Sept militants indépendantistes calédoniens liés à un collectif soupçonné par les autorités françaises d'avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale ont été transférés en métropole, dans la nuit de samedi à dimanche, pour y être incarcérés, a indiqué dimanche le procureur de Nouméa.
Ce transfert, qui concerne notamment le chef du mouvement, Christian Tein, "a été organisé au cours de la nuit au moyen d'un avion spécialement affrété", a souligné le procureur de la République Yves Dupas dans un communiqué.
Le magistrat de cet archipel français du Pacifique Sud a expliqué qu'une "affectation dans un établissement pénitentiaire en métropole" a été ordonnée pour sept personnes placées en détention provisoire à la suite d'un vaste coup de filet visant la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), dont Christian Tein, en raison de la sensibilité de la procédure".
Selon lui, cette mesure doit "permettre la poursuite des investigations de manière sereine, hors de toute pression ou concertation frauduleuse".
Samedi, un total de 11 personnes avaient été inculpées pour plusieurs chefs, dont complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, destruction en bande organisée du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (est de la France), Brenda Wanobo, en charge de la communication de la CCAT, à Dijon (centre-est) et Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, ira à Riom (centre), selon leurs avocats.
"Les responsables de la CCAT ne sont en rien des commanditaires d’exactions mais aujourd’hui des martyrs de la justice coloniale", s'est insurgée l'Union calédonienne (UC, parti pro-indépendantiste), en réclamant "l’annulation de cette déportation politique".
De son côté, le député sortant du camp présidentiel, Nicolas Metzdorf, a déclaré auprès de l'AFP que "l'État semble aller dans le bon sens avec le retour à l'ordre et l'envoi des commanditaires présumés en métropole".
Depuis six semaines, la Nouvelle-Calédonie, et particulièrement le chef-lieu de l'archipel Nouméa, est en proie à de violents troubles en raison d'un projet de réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral, qui selon ses opposants, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak.
Neuf personnes, dont deux gendarmes, sont décédées lors des événements. Le projet de loi a été suspendu par le président français Emmanuel Macron, trois jours après sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
Sept militants indépendantistes calédoniens liés à un collectif soupçonné par les autorités françaises d'avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale ont été transférés en métropole, dans la nuit de samedi à dimanche, pour y être incarcérés, a indiqué dimanche le procureur de Nouméa.
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